L’adaptation atone d’un récit adolescent fulgurant de Maylis de Kerangal.
Près de vingt ans après ses débuts en littérature, Maylis de Kerangal deviendrait- elle l’auteur la plus cotée du cinéma français ? Après Réparer les vivants, dont le lyrisme fou et la complexe architecture narrative passaient difficilement l’épreuve de l’adaptation tentée par Katell Quillévéré, et en attendant la relecture de Naissance d’un pont par Julie Gavras, c’est au tour de son roman Corniche Kennedy de faire l’objet d’une transposition au cinéma, cette fois-ci sous la houlette de Dominique Cabrera.
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Le choix semblait a priori judicieux : publié en 2008, ce court texte incisif, qui raconte la vie d’une bande de jeunes misfits marseillais passionnés par les sauts en mer, charriait un imaginaire ultra cinégénique de teen-movie sexy et dangereux, un pur film d’action débarrassé de toute psychologie.
Las, la cinéaste tire le récit vers une fiction policière formatée, option folklore phocéen en prime, dont la mise en scène transparente échoue presque toujours à restituer la sensualité incroyable et la force épique du roman.
Corniche Kennedy de Dominique Cabrera (Fr., 2016,1 h 34)
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