Inspirée de la rubrique éponyme du “New York Times”, l’anthologie “Modern Love” rassemble une collection d’histoires d’amour sans éclat.
“Tu mets un disque ?”, murmurait Anna à Alex dans Mauvais Sang de Leos Carax. Le jeune homme préférait la radio, qui le propulsait dans un ballet aussi embrasé que désespéré au son du Modern Love de David Bowie. L’histoire d’amour est un élan irrépressible autant qu’une sortie de piste dangereuse.
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Tout est pourtant sous contrôle dans ce Modern Love version 2019, adaptation en série de huit récits d’une rubrique du New York Times à laquelle les lectrices et lecteurs confient leur météo sentimentale.
“But they tried”
Forte du succès d’un recueil et d’un podcast issus du même matériau, l’anthologie créée par John Carney bénéficie de moyens confortables et d’un casting prestigieux (on y croise Anne Hathaway, Andy García ou Sofia Boutella) pour explorer les formes sinueuses de nos amours contemporaines.
Une femme surmonte sa grossesse grâce à la relation platonique qu’elle a nouée avec le portier de son immeuble, l’inventeur d’une application de rencontre est étreint par le souvenir de son ex… Si elles contiennent en germe des nuances originales, aucune de ces histoires, dépliées dans le moule éprouvé de la comédie romantique new-yorkaise, ne parvient à retrouver le piquant d’un Woody Allen ou la mélancolie d’un Noah Baumbach.
Les figures et situations de Modern Love paraissent interchangeables : tout est sage et rien ne dépasse, tout est propre mais rien ne brille. Plus bourgeois que modernes (on ne compte plus les appartements cossus et les restaurants gastronomiques) et plus appliqués qu’amoureux, les six épisodes auxquels nous avons eu accès ne sont pas parvenus à remuer notre petit cœur de spectateur. “But I tried, I tried”, aurait précisé Bowie.
Modern Love sur Amazon Prime Video à partir du 18 octobre
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