Figure phare du label Warp, le duo électronique anglais signe un nouvel album assez ordinaire oscillant (trop) sagement entre ambient et electronica.
Projet piloté en binôme depuis trente ans par Rob Brown et Sean Booth, Autechre gravite dans la sphère la plus (expéri) mentale de la planète électronique, sous l’influence nette de la musique concrète. Concevant des morceaux sophistiqués et accidentés, plus ou moins rythmés, dans lesquels se télescopent divers styles méthodiquement triturés (ambient, hip-hop abstrait, techno, electronica), les deux acolytes développent un univers musical très dense, dont l’austérité peut parfois rebuter.
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Ils ont en outre notablement contribué à forger l’identité sonore du label Warp, avec lequel ils entretiennent une relation d’inflexible fidélité. Intitulé SIGN, leur nouvel album fait suite au plantureux elseq-5, long de quatre heures, sorti uniquement en numérique en 2016 et composé à l’aide d’un logiciel de l’Ircam.
Onze plages aux titres sibyllins
Très prodigue, le duo a publié entre-temps de nombreux enregistrements live, à commencer par NTS Sessions 1-4 (2018), un assemblage de sessions diffusées en avril 2018 via la webradio anglaise NTS – l’ensemble totalisant huit heures (!) de musique inédite.
En comparaison, SIGN apparaît comme un disque de format court puisqu’il dure “seulement” soixante-cinq minutes. Cette durée se répartit en onze plages, affublées de titres sibyllins qui sont devenus une marque de fabrique d’Autechre depuis la fin des années 1990. En ouverture se trouve M4 Lema, déroulant sur près de neuf minutes des nappes planantes traversées de rythmes concassés et de sons vrillés pour un résultat plutôt prenant, à défaut d’être très original.
Autechre n’apporte rien de substantiel à son corpus
Plus mélodique et énergique, le morceau suivant, F7, s’avère de loin le plus accrocheur de l’album. S’il réserve deux ou trois autres beaux moments, en particulier le mélancolique Metaz form8 et le tortueux sch.mefd 2, SIGN suscite pourtant un intérêt décroissant au fur et à mesure de l’écoute jusqu’à friser l’ennui dans le dernier tiers.
Explorant ici avant tout un territoire entre ambient et electronica, qui lui est très familier, sans faire preuve d’une audace ou d’une inventivité particulières, Autechre n’apporte rien de substantiel à son corpus et ne fait pas avancer le schmilblick électronique d’un clic.
SIGN Warp/Differ-Ant
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