La nouvelle livraison du Danois, expert en électronique atmosphérique, offre des ambiances captivantes.
En gravitation depuis une quinzaine d’années dans la sphère électronique, Anders Trentemøller – dont le premier lp, The Last Resort, est paru en 2006 – nous transporte aujourd’hui à bord de son sixième album studio, Obverse. Caractérisé par des textures riches et des ambiances très denses, ce disque procède d’une démarche créatrice résolument prospective.
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“La seule chose que je savais dès le début était que cet album ne devait absolument pas être un album que je sois en mesure de jouer live avec un groupe, explique le musicien danois. Avec Obverse, j’ai cherché à explorer les possibilités de mon studio, sans considération aucune pour la manière dont l’album pourrait être joué sur scène, et ça a été complètement libérateur.”
A la conquête de l’espace infini des sons
Tel un laborantin lunaire, que l’on imagine très bien bidouiller et triturer sans relâche jusqu’à obtenir le résultat désiré, Trentemøller est parti à l’aventure dans l’espace infini des sons et en est revenu avec dix morceaux dessinant des paysages intensément contrastés. “J’ai toujours travaillé avec les contrastes dans ma musique et dans mon son. C’est dans les confrontations subtiles de sentiments et les contradictions tonales que je trouve souvent l’inspiration pure.”
Dans le prolongement direct de son prédécesseur, Fixion (2016), Obverse distille une musique électronique naviguant de l’ambient à la techno, par ailleurs fortement empreinte de dream-pop, de shoegaze et de cold-wave – des guitares spectrales façon The Cure première période surgissant à plusieurs reprises. Autant dire que l’atmosphère générale est plutôt sombre et brumeuse, voire ténébreuse.
S’il a une facture très instrumentale, l’album contient néanmoins cinq morceaux chantés, conçus avec diverses interprètes féminines. La principale d’entre elles est Rachel Goswell – la chanteuse de Slowdive –, dont la voix s’élève sur Cold Comfort, le long, éthéré et un brin emphatique morceau introductif.
D’un ensemble aussi cohérent que captivant se détachent en particulier Foggy Figures, superbe échappée planante, Blue September, rêverie rythmique aux oscillations profondes, Tmt, longue dérive chaotique, et One Last Kiss to Remember, imparable tube orageux.
Obverse In My Room/Bigwax
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