La romancière polonaise et son homologue autrichien ont été récompensés en même temps. Le prix 2018 avait en effet été reporté sur fond de scandale au sein de l’Académie suédoise.
On pariait que deux femmes seraient lauréates du prix Nobel de littérature (2018 et 2019, décernés en même temps). Anne Carson arrivait en tête des sondages, suivie de près par Margaret Atwood. C’est la quatrième position des paris, la romancière polonaise Olga Tokarczuk, qui a finalement remporté la prestigieuse récompense pour l’année 2018. Pour le Nobel de 2019, ce n’est non pas une femme, mais un homme, qui a été récompensé : l’Autrichien Peter Handke.
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A 57 ans, Olga Tokarczuk, écrivaine prolixe et inspirée par William Blake (dit-elle), a été notamment remarquée pour son roman Les Pérégrins (2007), une fresque sur le voyage, le mouvement, la migration de « pérégrins » à diverses époques, jusqu’aux bactéries, parce que le mouvement est ce qui prouve qu’on est en vie. Parce qu’elle voulait d’abord écrire des essais, ses romans (publiés en France chez Robert Laffont et Noir sur blanc) sont souvent philosophiques, métaphysiques.
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Le prix 2018 reporté du fait de la condamnation pour viol du mari d’une académicienne
Beaucoup plus connu, Peter Handke, né en 1942, est la grande déception de ce Nobel. Dramaturge et romancier, collaborateur de Wim Wenders (dont Les Ailes du désir…), Handke devient ennuyeux au début des années 1980 : son œuvre est moins novatrice, voire pénible à force d’académisme. Ce qu’on lui pardonnerait éventuellement si, politiquement, il s’était tenu droit. Or, Peter Handke a pris le parti des Serbes lors du conflit Bosniaque, les désignant comme des victimes.
Il provoquera un tollé en se rendant aux obsèques de l’ancien président serbe Milosevic, accusé de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par le Tribunal pénal international (procès auquel l’auteur assistera). Handke a publié son premier texte, Les Frelons, en 1966. L’un de ses (nombreux) romans les plus connus est L’Angoisse du gardien de but au moment du penalty.
Rappelons que le Prix Nobel de littérature 2018 avait été ajourné pour être remis cette année, en raison d’accusations de viol et de harcèlement sexuel à l’encontre du Français Jean-Claude Arnault (condamné depuis à deux ans de prison pour viol), marié à une académicienne. Celle-ci a démissionné. Et le fonctionnement interne du Nobel, nous dit-on, aurait changé. En mieux, on l’espère.
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