De sa genèse au jour J, les préparatifs de la première Marche des fiertés en banlieue donnent espoir dans une jeunesse frondeuse et engagée.
Automne 2018, Youssef, Yanis, Annabelle et Luca, quatre étudiant·es tout juste âgé·es de 20 ans, se lancent dans l’organisation de la première Marche des fiertés en banlieue, à Saint-Denis. Pendant une dizaine de mois, Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray, auteurs en duo de leur premier documentaire, ont suivi les différentes étapes de l’événement, prévu le 9 juin 2019.
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Des premières AG aux premiers rendez-vous avec les médias en passant par le déroulement de la marche elle-même, le film, réalisé sur le vif et sans grande ambition de forme, bat en brèche les clichés sur la vie des populations LGBTQ+ en banlieue, et dénonce de façon cinglante l’homonationalisme, qui voudrait dresser les unes contre les autres les populations discriminées.
Une nouvelle forme de jeunesse définie par la fluidité
Au sein du collectif, une personnalité émerge, celle de Youssef Belghmaidi. Comme ses collègues, il fait preuve d’une étonnante maturité politique, mais contrairement aux autres, il donne au film autre chose en plus de son engagement militant. Il y a cette séquence magnifique où le jeune homme parle de sa vie sexuelle, en en évoquant les contradictions. On se dit soudainement que c’est dans cette imbrication entre l’intime et le politique que se situe une partie des enjeux politiques contemporains.
Youssef et ses camarades sont l’éclatante illustration d’une nouvelle forme de jeunesse définie par le terme de “fluidité”. A l’éternelle question : “quels espoirs placés dans la jeunesse ?” La Première Marche offre une éclatante réponse : l’espoir de vouloir en découdre – avec notre héritage colonialiste, avec les inégalités sociales, avec l’homophobie et avec le racisme.
Contrairement aux générations précédentes, les jeunes adultes de génération Z sont nombreux·ses à être rentré·es dans le militantisme par la porte de l’intersectionnalité, ce terme qui désigne la façon dont les individus subissent en même temps plusieurs formes de discrimination et de domination.
La Première Marche de Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray (Fr., 2019, 1h04)
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