Rachel Cusk poursuit son singulier travail d’autofiction dans lequel Faye, sa narratrice, se nourrit de conversations.
Dernier opus d’une trilogie commencée avec Disent-ils (2016) et poursuivie avec Transit (2018), Kudos emmène Faye, romancière londonienne, en Europe continentale pour un festival littéraire. Le texte est presque entièrement construit sur ce que lui confient les gens qu’elle croise, selon le singulier travail d’autofiction élaboré par Cusk. Sa narratrice catalyse un faisceau de récits et c’est à travers eux que l’autrice se dévoile.
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Les interlocuteur·trices tournent autour d’une problématique présente dans les textes précédents. Tous et toutes ont dû changer quelque chose dans leur vie pour aller mieux. Il est souvent question de couples qui se séparent et de la vie, imprévue, qui débute alors. Le sujet concerne de près Faye, divorcée depuis plusieurs années. Comme toujours chez Cusk, les histoires privées trouvent un écho dans une situation collective. Ici se profilent le Brexit et les bouleversements à venir.
Le procédé mis au point par Cusk est intéressant par la forme littéraire qu’il engendre. Les fragments de vie attrapés le temps d’une conversation peuvent se lire comme de courtes nouvelles passionnantes, entrant en résonance. Et le livre amuse par la causticité de l’autrice, particulièrement quand elle décrit les hommes et les femmes de lettres qui entourent sa narratrice.
Kudos de Rachel Cusk (Editions de l’Olivier), traduit de l’anglais par Cyrielle Ayakatsikas, 208 p., 22 €
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