Le Centre national du cinéma et de l’image animée va désormais financer une formation sur les violences sexuelles à destination des employeurs du cinéma et de l’audiovisuel, obligatoire pour obtenir le versement des aides sélectives et automatiques.
Cela fait maintenant presque un an qu’Adèle Haenel, le 3 novembre 2019 dans Mediapart, accusait publiquement d' »attouchements » et de « harcèlement sexuel » Christophe Ruggia lorsqu’elle était mineure (le cinéaste, qui nie les accusations à son encontre, a depuis été mis en examen pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans » et « harcèlement sexuel »). Libérant la parole, elle avait amorcé ce qui se rapprochait d’un mouvement #MeToo dans le monde du cinéma français. Le ministre de la Culture de l’époque, Franck Riester, avait alors promis que “le versement de toutes les aides du CNC serait dorénavant conditionné au respect, par les entreprises qui les demandent, d’obligations précises en matière de prévention et de détection des risques liés au harcèlement sexuel”.
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Un engagement qu’honore aujourd’hui l’établissement public en mettant en place une formation gratuite à destination des professionnels (dans un premier temps, les producteurs, distributeurs et vendeurs internationaux), animée par l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). La première de ces 90 sessions de formation a débuté ce 6 octobre 2020. Dans un communiqué officiel, le CNC estime qu’à terme 9 000 professionnels devraient être formés d’ici 2023.
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La première administration française a franchir le pas
Les sessions se déclineront sur deux modèles, en présentiel et en ligne. En 2022, elles devraient s’adresser également aux industries techniques et aux exploitants rapporte Libération, qui a également interrogé Marilyn Baldeck, la déléguée générale de l’AVFT : “Que la distribution de l’argent public soit assortie d’obligations sociales quant à la prévention contre le harcèlement sexuel est un point de départ. A ma connaissance, le CNC est la première administration en France qui franchit le pas.”
En complément de ces formations, le CNC a mis en place une cellule d’écoute psychologique et juridique “à destination des professionnels de la culture victimes d’emprise, de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles”.
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