Notre sélection hebdomadaire de spectacles à ne pas louper cette semaine.
L’aventure invisible, mise en scène Marcus Lindeen
Le metteur en scène et cinéaste suédois Marcus Lindeen nous invite dans L’aventure invisible à suivre le parcours de trois personnes dont le cours de la vie a bifurqué au point de les obliger à “repenser les fondements de leur identité”. Une scientifique victime d’un AVC qui lui fait perdre la mémoire, un homme qui reçut la première greffe totale du visage et une cinéaste qui revisite l’œuvre photographique de l’artiste queer Claude Cahun. Autant d’expériences qui permettent d’interroger de concert la recherche en science et dans l’art. A voir du 10 au 17 octobre, festival d’Automne à Paris au T2G à Gennevilliers.
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Je suis une fille sans histoire, texte et jeu Alice Zeniter
L’écriture et le théâtre, depuis toujours, Alice Zeniter conjugue les deux. Elle vient de publier un roman, Comme un empire dans un empire, et crée à la Comédie de Valence, du 6 au 10 octobre, Je suis une fille sans histoire, dont elle est l’autrice et l’interprète. Un seule en scène qui s’interroge sur la fabrique des histoires, envisagé à l’aide du regard extérieur du circassien Matthieu Gary. “Tout ce que nous exprimons de notre connaissance du monde est médié par le langage et par une mise en récit. En d’autres termes, chaque fois que nous essayons d’exprimer quelque chose, nous racontons des histoires…” Sous forme de conférence sur la narratologie, Alice Zeniter nous fait part de ses questionnements sur la différence entre la fiction et le mensonge et sur la nécessité de l’émergence de nouvelles formes de récit.
Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
Annulées en mai dernier, les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis se déroulent finalement du 13 octobre au 12 décembre dans neuf lieux partenaires. Douze chorégraphes sont au programme, avec notamment cinq créations signées Julie Nioche, Smaïl Kanouté, Maxence Rey, Marco D’Agostin et Pol Pi. L’international, pour cette édition, est peut-être réduit mais bel et bien là avec les premières en France de Lara Barsacq (France/Belgique), Zebradans (Suède) et Ula Sicke (Canada/Pologne/Belgique). Sans oublier les spectacles de Youness Aboulakoul, Meytal Blanaru, Cassiel Gaube et Benjamin Kahn. Autant dire, un superbe éventail de découvertes.
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Les Hauts plateaux, conception Mathurin Bolze
Virtuose du trampoline depuis toujours, Mathurin Bolze est de retour avec Les Hauts plateaux, du 2 au 10 octobre à la MC93 de Bobigny, point de départ d’une longue tournée hexagonale et internationale. Le titre de son nouvel opus est à la fois une indication du dispositif scénique envisagé et la trace du questionnement qui le sous-tend, ce qu’il nomme joliment “les thématiques tamisées révélées par nos lectures”. En l’occurrence, La Supplication de Svetlana Aleksievitch, un essai consacré à la catastrophe de Tchernobyl et Le Champignon de la fin du monde, de l’anthropologue Anna Lowenhaupt Tsing qui “réfléchit sur les possibilités de vivre dans les ruines du capitalisme à partir de l’étude du Matsutaké, un champignon qui pousse au Japon dans les lieux contaminés par l’homme”. Avec, à la clé, cette volonté d’inscrire des images métaphoriques : “être tête à l’envers, être sens dessus dessous, chamboulé, dévasté, renversé… Je trouve mon bonheur dans cette expressivité-là. On peut ainsi traverser des questions graves en étant légers.” C’est tout l’art de Mathurin Bolze…
_jeanne_dark_, mise en scène Marion Siéfert
C’est déjà au festival d’Automne à Paris que Marion Siéfert a présenté en 2018 son second spectacle, Le Grand sommeil, interprété par Helena de Laurens, chorégraphe et performeuse, qui interprétait le personnage de Jeanne, 11 ans, une enfant qui devait participer au spectacle mais qui en sera écartée pour des raisons liées à la législation du travail. On les retrouve toutes deux aujourd’hui avec _jeanne_dark_ (jusqu’au 18 octobre au théâtre de la Commune d’Aubervilliers) qui met en scène une autre Jeanne, une adolescente vivant près d’Orléans, que l’on découvre sur son compte Instagram. Un spectacle double, à voir sur scène et sur Instagram, les deux se mêlant et interagissant avec le public. Point de départ du spectacle, le harcèlement dont est victime la jeune fille et sa décision d’utiliser Instagram pour prendre la parole. A écouter, le podcast Voix d’Automne consacré à Marion Siéfert sur les sites des Inrocks et du festival d’Automne à Paris.
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