Le street artiste britannique a de nouveau fait parler de lui. Son “Parlement des Singes” a été vendu à 11,1 millions d’euros, jeudi 3 octobre, à Londres – une somme énorme à propos de laquelle il a ironisé sur Instagram.
“Prix record pour une peinture de Banksy atteint ce soir. Dommage, elle ne m’appartenait plus”, a annoncé sur Instagram le mystérieux street artiste. En effet, dans la soirée du jeudi 3 octobre à Londres, son œuvre communément nommée le “Parlement des singes” – dont le nom officiel est Devolved Parliament – a été adjugée 9,9 millions de livres sterling, soit 11,1 millions d’euros. Il bat ainsi son record de 1,87 million de dollars (1,7 million d’euros) pour un de ses travaux, à New York, en 2008.
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Comme le rapporte l’AFP, dix collectionneurs se sont âprement « battus » pendant treize minutes pour obtenir ce tableau, qui représente le parlement britannique investi par des chimpanzés. Si on ne connaît pas l’identité du nouveau détenteur, il avait été initialement vendu par Bansky lui-même à celui venant de s’en séparer, en 2011. Et son prix a bien grimpé : cette toile était estimée entre 1,5 et 2 millions de livres sterling, soit entre 1,7 et 2,25 millions d’euros.
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“Meilleur moment pour vendre ce tableau”
“Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour mettre en vente ce tableau”, a déclaré Sotheby’s dans des propos cités par l’AFP. En effet, depuis plusieurs semaines, des débats houleux sur le Brexit secouent le Parlement britannique. Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni, vient d’ailleurs dans ce cadre de présenter son “offre finale” à l’Union européenne.
Ainsi, selon le chef du département d’art contemporain Europe de Sotheby’s, l’œuvre de Banksy souligne “la régression de la plus ancienne démocratie parlementaire du monde dans une attitude tribale et animale”. Coïncidence ou pas, la vente tombe à quelques semaines de la date prévue du Brexit, le 31 octobre.
Un post instagram ironique
Dans un post Instagram, l’artiste décrit la façon dont l’art n’a pas été épargné par cette société consumériste. Le passage est tiré d’une citation du critique d’art australien, Robert Hughes.
“Nous faire ressentir les choses de façon plus claire et plus intelligible : voilà à quoi devrait servir l’art. Il devrait nous procurer des sensations cohérentes, que nous n’aurions pas autrement. Mais le prix d’une œuvre d’art fait désormais partie de sa fonction, son nouveau job consiste à être exposé sur un mur, et à coûter de plus en plus cher. Au lieu d’être un patrimoine commun à l’humanité, comme le sont les livres par exemple, l’art devient la propriété personnelle de celui qui peut se l’offrir. Imaginez si n’importe quel livre du monde valait un million de dollars. Imaginez l’effet désastreux que cela aurait sur la culture”, peut-on lire sur la citation publiée par Banksy.
Défendant à tout prix la non-marchandisation de l’art, Banksy a une nouvelle fois innové. Il a ainsi ouvert une boutique éphémère dans la banlieue de Londres, dans laquelle les objets affichés ne sont pas à la vente mais “seulement à des fins d’affichages”, écrit-il sur son compte instagram.
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