Disponible sur Netflix, cette adaptation d’une nouvelle de Stephen King et Joe Hill nous plonge dans un enfer vert cauchemardesque.
Dans son premier film (Cube en 1997), Vincenzo Natali emprisonnait des personnages amnésiques dans un labyrinthe cubique inextricable. En adaptant, pour le compte de Netflix, « In the Tall Grass », nouvelle horrifique écrite à quatre mains par Stephen King et son fils Joe Hill, le cinéaste canadien signe un Cube à ciel ouvert, dans lequel une poignée d’inconnus se retrouvent prisonniers d’un immense champ d’herbes hautes aux propriétés visiblement maléfiques. La notion d’espace se dérègle et le temps se désarticule, plongeant les personnages dans un enfer de verdure dédaléen.
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Modeste dans sa fabrication mais solidement ouvragé (avec quelques visions cauchemardesques très réussies), Dans les hautes herbes parvient à retranscrire assez justement la mécanique d’épouvante chère à Stephen King : la transmutation d’une peur primaire et enfantine (ici une prairie d’herbes hautes peuplée des mystères de notre imagination) en une fable horrifique et asphyxiante sur la perte de repères, autant spatiaux que moraux.
Hélas, le film finit par s’enrayer en cherchant, à la faveur d’un background ésotérique fumeux, à désépaissir le mystère de ce champ du diable, pour finalement s’éloigner de ce qui faisait la force de son concept : l’absence totale de repères, et donc de sens. Dans les hautes herbes aurait certainement gagné à être moins explicatif, pour laisser primer la force brute de son concept originel sur une quête de sens pour le moins fastidieuse.
Dans les hautes herbes de Vincenzo Natali avec Patrick Wilson, Laysla De Oliveira, Harrison Gilbertson (Can., 2019, 1 h 41)
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