Le désir d’émancipation d’une bande de filles à Alger dans les années 1990. Un premier long métrage qui rappelle un peu trop Mustang.
Alors que l’intégrisme religieux grignote le pays et oppresse les femmes à Alger dans les années 1990, Nedjma, étudiante de 18 ans, rêve d’être styliste. Malgré les avertissements, les menaces et les attentats, la jeune fille prépare avec ses copines un défilé de mode.
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Tout se laisse à peu près deviner
Il y a, à la source de Papicha, une intention louable : celle de fictionnaliser l’histoire politique d’un pays et de nous la faire toucher du doigt en l’abordant par le bout de l’intime – ce que fait l’oppression aux corps et au quotidien de jeunes filles qui n’ont pas envie de quitter leur pays pour être libres.
Alors, oui, il y a une électricité qui parfois traverse le plan, qui surgit des actrices, et en particulier de Lyna Khoudri qui joue Nedjma, petit corps insolent et bourré de rage qui est moins rattrapé par l’oppression décrite et dénoncée que par les rails du scénario qui encadre et dissout toute tentative d’élan.
Tout se laisse à peu près deviner : le récit des « battantes », les défaites et les petites victoires, les belles robes contre les voiles, l’ode à la liberté, tout cela rappelant à beaucoup (trop) d’égards le Mustang (2014) de Deniz Gamze Ergüven. Y a-t-il une seule structure de récit possible pour parler des filles qui rêvent d’être tranquilles ? On espère que non.
Papicha de Mounia Meddour avec Lyna Khoudri, Shirine Boutella, Amira Hilda Douaouda (Fr./Alg./Bel., 2019, 1 h 45)
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