Howe Gelb continue de retraverser l’histoire de son groupe, et les paysages de l’Amérique rock.
Si on associe souvent Howe Gelb aux routes qui traversent les grands espaces, de desert rock en americana, il est un accessoire dont il se sert comme personne : le rétroviseur. Le voilà qui s’est lancé dans une étonnante entreprise en réanimant sa créature Giant Sand pour une réinvention de sa discographie.
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Après le bien nommé Returns to Valley of Rain (2018), c’est donc au tour des Ballads of Thin Line Men d’être à nouveau racontées. Avec l’ambition, probablement illusoire, de réaliser un disque plus intemporel que sa première version parue en 1986. Et n’oublie pas d’émouvoir au passage, à travers le dépouillement magnifique de Who Am I – ou l’Amérique à l’os.
Après ça, il peut bien tremper ses guitares dans le gras du fuzz ou les échos d’un Body of Water entre Crime & The City Solution et blues souterrain. Un son épais qui se fait plus discret, comme une sourde menace, sur les manières pop fifties de Chill Outside et les chœurs hallucinants en plein milieu de la traversée d’un Graveyard orbisonien dont l’énergie dream-pop se prolonge avec The Chill Outside. Et c’est avec le détachement d’un Lou Reed que s’avance You Can’t Put Your Arms Around a Memory. Howe Gelb est bien inspiré d’essayer malgré tout d’embrasser ses souvenirs.
Recounting the Ballads of Thin Line Men (Fire Records/Differ-Ant)
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