La Russie a arraisonné 3 navires de guerre ukrainiens après avoir ouvert le feu sur eux. Moscou et Kiev s’accusent de non respect des loi internationales et de provocations « dangereuses ».
Dimanche 25 novembre, l’armée russe a ouvert le feu sur trois navires de guerre ukrainiens. Parmi les 23 militaires présents à bord, six sont blessés dont deux grièvement. Le président ukrainien Petro Porochenko entend, si le parlement le confirme, décréter la loi martiale en réaction à « un acte fou de la Russie contre l’Ukraine », mais temporise. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergey Lavrov, n’en a pas moins dénoncé, dans une déclaration publique, le « danger » de cette mesure, perçue comme une agression. Alors, ce lundi 26, le Conseil de sécurité de l’ONU devait siéger en urgence pour espérer une désescalade.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un risque d’escalade
Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’avoir violé les lois internationales. La marine russe a diffusé les images de l’arraisonnement des bâtiments ukrainiens par ses garde-côtes dans le détroit de Kertch qui, entre la Crimée et les côtes russes à l’est de la mer Noire, fait le lien avec la mer d’Azov.
Si Moscou minimise le nombre de blessés, l’usage d’armes a été reconnu contre les deux vedettes blindées, le Berdiansl et le Nikopol, et le remorqueur Iani Kapu. Au Kremlin, on considère que ces bâtiments ont « [mené] des actions illégales dans les eaux territoriales russes ». La marine ukrainienne a déclaré dans un communiqué que la Russie avait été prévenue de l’itinéraire qui serait suivi. Les trois navires auraient été bloqués pendant plusieurs heures dans le détroit du fait d’un pétrolier leur bloquant le passage. En 2017, la Russie a construit un pont de 19 kilomètres de long reliant la côte est du détroit à la Crimée. Depuis, la navigation des navires en a été drastiquement compliquée et se trouve à l’origine de nombreuses tensions.
Loi martiale
Le président Petro Porochenko a, par décret, instauré la loi martiale (qui doit encore être, dans les prochains jours, confirmée par l’Assemblée). Il ne s’agit, selon le chef d’état qui a réuni en urgence son conseil de sécurité, en aucun cas d’un acte de guerre mais de se donner les moyens de se défendre face à un « acte fou de la Russie contre l’Ukraine », qu’il considère comme une « attaque préméditée ».
La Commission européenne a déclaré dans un communiqué qu’« [elle attendait] de la Russie qu’elle restaure la liberté de passage dans le détroit de Kertch et [appelait] toutes les parties à agir avec le maximum de retenue afin d’aboutir à une désescalade immédiate de la situation ». Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Pavol Klimlin a, dans un tweet, demandé à l’Occident de « former une coalition claire pour résister aux actes d’agression de la Russie ».
Responsabilité renvoyée
La Russie, à travers son ministre des Affaires étrangères, a dénoncé également un acte prémédité de l’Ukraine. Selon lui, « avant tout ils comptaient sur le fait que les États-Unis et l’Union européenne, comme toujours, prendraient imprudemment le parti des provocateurs ». Tandis que son homologue allemand dénonçait un acte « inacceptable », et demandait à ce que le blocage du détroit soit levé, la diplomatie française a jusque-là gardé le silence.
Die Entwicklungen in der #Ukraine sind besorgniserregend. Eine russische Blockade der Durchfahrt ins Asowsche Meer ist nicht akzeptabel. Wichtig ist, dass diese Blockade aufgehoben wird. Wir rufen beide Seiten zur Deeskalation auf.
— Heiko Maas 🇪🇺 (@HeikoMaas) November 26, 2018
{"type":"Banniere-Basse"}