Les albums de Temples, Girl Band, Moon Duo et Pierre Daven-Keller sont les quatre disques à écouter absolument ce week-end.
Girl Band The Talkies (Rough Trade Records / Wagram)
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Et si les Dublinois de Girl Band proposaient les sonorités les plus incroyables de notre époque ? Avec The Talkies, leur nouvel album, ils explosent les limites connues, tandis que leur chanteur Dara Kiely hurle son désespoir. On a rarement entendu quelque chose de semblable : la musique de la formation a quelque chose de maladif, de radicalement antimélodique, ce qui n’est pas sans rappeler le free-jazz, la no-wave, ou encore le meilleur du post-punk. Dara Kiely hurle comme si sa vie en dépendait, et les guitares crèvent complètement le spectre sonore, dans une tornade que retient au sol une simple batterie binaire, directement inspirée de la musique électronique.
Xavier Ridel
>> A lire aussi : Retrouvez ici la chronique intégrale de “The Talkies”
Moon Duo Stars Are The Light (Sacred Bones Records / Bigwax)
Le duo californien sort un disque inspiré par l’univers et destiné à faire lentement bouger les corps. Boucles psychédéliques, minimalisme joyeux et mélodies efficaces : pour son septième album, Moon Duo n’a pas révolutionné la formule qui l’a placé parmi les meilleurs groupes de la scène sud-californienne. Mais l’absence de révolution n’empêche pas l’évolution. A ce petit jeu-là, Stars Are The Light, produit par Sonic Boom de Spacemen 3, se démarque de ses prédécesseurs.
Plus lumineux et plus rêveur peut-être, inspiré par les forces cosmiques, c’est un disque de transe magnétique. Désireux de s’orienter vers des sonorités plus disco, Ripley Johnson et Sanae Yamada, dont les voix cotonneuses souvent à l’unisson font un peu de la magie de cet album, ont partiellement délaissé les longues envolées de guitare hallucinées du premier, pour mettre plus en avant encore les synthés de la seconde.
Alexis Hache
Retrouvez la chronique de Stars Are The Light dans un prochain numéro
Temples Hot Motion (ATO Records / PIAS)
Détaché de toute contrainte, Temples savoure sa liberté sur un troisième album massif, au risque de s’y perdre. Le revival psychédélique des années 2010 n’aura épargné personne. Pas même ses fers de lance. Afin de s’assurer une certaine longévité, les formations du genre ont dû faire face à l’éternel dilemme : conserver le classicisme qui leur avait ouvert les portes du succès, ou tenter de se réinventer. Temples, propulsé comme la coqueluche néopsyché britannique à la sortie de son premier disque Sun Structures (2014), ne cesse de suivre cette dernière option, refusant à tout prix la redite.
Valentin Geny
>> A lire aussi : Retrouvez ici la chronique intégrale de “Hot Motion”
Pierre Daven-Keller Kino Music (Kwaidan Records /K7)
Œuvrant jusqu’ici dans l’ombre des studios pour le compte de Katerine, Miossec ou Dominique A, habitué des musiques de films, notamment chez Catherine Corsini, Pierre Bondu a sorti des albums sous son nom ou celui de Daven Keller. La richesse de ses influences comme de ses arrangements se confirme aujourd’hui avec le bien nommé Kino Music, qui se voit autant qu’il s’écoute. En découvrant l’ouverture Champ magnétique, difficile de ne pas songer à Gainsbourg et à ses mélodies nelsoniennes… Mais très vite, ce sont plutôt les figures tutélaires du cinéma des années 60 et 70 qui s’imposent, d’Ennio Morricone à François de Roubaix.
Sophie Rosemont
Retrouvez la chronique de “Kino Music” dans un prochain numéro
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