La presse étrangère se souvient du président français pour son opposition à la guerre en Irak mais aussi pour les affaires judiciaires qui ont émaillé sa carrière politique.
Au lendemain de la mort de Jacques Chirac jeudi 26 septembre, la presse française rend hommage à celui qui reste l’un des présidents les plus appréciés de ses compatriotes. « Jacques Chirac le bien-aimé »; affiche Paris Match en Une ce vendredi 27 septembre ; « Le grand Jacques », titre à son tour Libération Champagne, tandis que l’Union parle d’« Une part de nos vies… ».
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La presse étrangère a également rendu hommage au président français, dont elle retient principalement son engagement contre l’intervention d’une coalition militaire en Irak, en 2003. Mais, la presse étrangère, échappant aux passions nationales, fait une analyse plus critique de l’action de celui qui a présidé la France de 1995 à 2007 (à noter toutefois l’existence d’articles également peu complaisants en France, voir par exemple du côté de Mediapart, Libération ou encore Le Monde).
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« Le caméléon politique qui a charmé la France » pour le Royaume-Uni
Pour la presse britannique, le charme à la française de Chirac ne doit pas faire oublier les nombreuses affaires de corruption dans lesquelles l’ancien Maire de Paris était impliqué, ni ses paroles pas toujours appropriées.
« Jacques Chirac était loin d’être parfait, et ça ne devrait pas être un problème de le dire », titre The Independant. Le quotidien rappelle notamment la condamnation à deux ans de prison avec sursis du président français dans l’affaire des emplois fictifs à la Mairie de Paris, ou encore son discours décrié sur « le travailleur français, le bruit et l’odeur » de 1991. « C’est en jugeant nos dirigeants politiques dans leur globalité, que nous pourrons choisir les prochains avec sagesse à l’avenir », conclut le journal.
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La BBC News souligne pour sa part un « charme gaulois » dont Jacques Chirac aura su tirer parti pour faire oublier les nombreuses affaires de corruption dans lesquelles il était impliqué au RPR ou à la Mairie de Paris. « Chirac : le caméléon politique qui a charmé la France », écrit la chaîne analysant la popularité d’un homme qui plaisait aux Français « car il leur renvoyait un reflet proche de l’image qu’ils voulaient avoir d’eux-mêmes : Chirac aimait les gens, la vie, il mangeait, buvait et trompait fidèlement sa femme. Il sortait tout droit d’une époque où la France irradiait la confiance en soi et le pouvoir économique ».
Les Etats-Unis s’en souviennent comme l’opposant à l’invasion de l’Irak
Les Etats-Unis retiendront l’image d’un président « flamboyant », qui s’était fermement opposé à la guerre en Irak au cours de son second mandat.
« Jacques Chirac, le flamboyant président français qui s’est opposé à l’invasion américaine en Irak, est mort à 86 ans », écrit le Washington Post.
Le journal rappelle à son tour des discours parfois « peu diplomatiques » et la personnalité « théâtrale » de l’ancien chef de l’Etat. Le Post revient notamment sur ces propos lancés aux Britanniques au moment du référendum sur la constitution européenne de 2005 : « On ne peut pas faire confiance à des gens qui ont une cuisine aussi mauvaise. »
Le New York Times a choisi de souligner le côté profondément europhile de l’ancien chef de l’Etat – ce qui n’a pas toujours été le cas, comme le souligne ce vieux papier de 1998 de Libération. « Jacques Chirac, le président français qui a défendu l’identité européenne, est mort à 86 ans », arbore-t-il en titre. Le quotidien se souvient de la ferveur avec laquelle Chirac avait défendu la création des « United Europe of States ». Le journal new-yorkais revient, comme les publications britanniques, sur la condamnation avec sursis de celui qui a gouverné la France pendant deux septennats.
Pour l’Espagne il était “le dernier gaulliste”
Du côté de l’Espagne, on retient également sa décision de ne pas participer à l’invasion de l’Irak, mais aussi celle de reconnaître la collaboration française au régime nazi.
Pour El Pais, Jacques Chirac s’est illustré comme « le président conservateur qui s’est opposé à la guerre en Irak ». Le quotidien revient également sur les années où il s’illustrait en tant que maire de Paris, qui lui ont valu une grande popularité mais aussi une condamnation dans l’affaire des emplois fictifs.
De son côté, El Mundo titre « Mort de Jacques Chirac, le dernier gaulliste » et revient lui aussi sur le discours du Vel d’Hiv, en 1995.
L’Italie retiendra sa condamnation
Le journal la Repubblica, souligne également sa condamnation à deux ans de prison avec sursis en 2011, mais rend hommage à « un homme politique qui a su être en harmonie avec les citoyens français ».
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