Exercice formel d’abord réjouissant, “Les héros ne meurent jamais”, premier long métrage d’Aude Léa Rapin est parasité par un trop-plein d’intentions.
Retardataire de l’édition 2019 de la Semaine de la critique, Les héros ne meurent jamais poursuit les travaux entamés dès 2010 par Aude Léa Rapin avec le documentaire Nino’s Place sur la mémoire du conflit bosniaque.
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La forme strictement documentaire de ce précédent film laisse ici place à un objet à la fois plus retors et ludique : une modeste équipe de tournage se lance dans la confection d’un documentaire à la recherche d’un criminel de guerre bosniaque disparu dans les années 1980, dont l’un des membres de l’équipe serait la réincarnation.
Très réjouissant dans son entame mi-mockumentary, mi-film de fantôme, le premier long métrage de Rapin mélange habilement les registres et parvient à créer du trouble. Hélas, au cours du périple entrepris par les deux héros·oïnes, parti·es sur les traces de ce fantôme, l’originalité de ton décroît au profit d’un exercice un peu trop chargé d’intentions. Comme si, en ne voulant délaisser aucune piste de son sujet, le film en avait perdu, en chemin, la sève.
Les héros ne meurent jamais d’Aude Léa Rapin, evec Adèle Haenel, Jonathan Couzinié, Antonia Buresi (Fr., Bel., Bos., 2019, 1 h 25)
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