Mélissa Bounoua et Charlotte Pudlowski, anciennes journalistes de Slate produisent Entre, un podcast à la narration sensible, qui devrait les mener à en créer plusieurs autres.
Justine a 11 ans et vient d’entrer en sixième. Elle est vive, pleine de formules bien senties, cousine lointaine de l’Esther de Riad Sattouf aux punchlines efficaces. “C’est pour ça qu’on est différent avec les adultes, parce qu’on ne veut pas qu’ils s’aperçoivent qu’on a changé” ou encore : “On regarde une vidéo et on explose de rire et c’est comme ça qu’on comprend qu’on est ado.” Justine est l’héroïne d’Entre, le premier podcast de Louie Media, le studio son créé par deux anciennes journalistes de Slate, Charlotte Pudlowski et Mélissa Bounoua.
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Sensible et narratif (on suit chaque semaine l’évolution de la préado), il illustre bien le positionnement de Louie : “On a envie de raconter des histoires avec des personnages, et de proposer des programmes construits, avec une vraie progression narrative”, explique Charlotte. Entre a son générique, original, et une réalisation soignée. “C’est un format de podcast qui coûte assez cher à produire, continue Charlotte, mais avec une audience très engagée.” C’est pendant leurs études à Sciences Po, et lors d’un échange aux Etats-Unis il y a une dizaine d’années que les deux amies découvrent la culture podcast. A Slate, qu’elles rejoignent ensuite, elles produisent Transfert, un premier podcast qui cartonne.
“On entre dans une ère plus sonore”
L’étape suivante, monter leur propre boîte, s’impose logiquement. En novembre dernier, elles retournent aux Etats-Unis pour rendre visite à quelques-uns des studios de podcasts les plus réputés, comprendre leurs business models et s’en inspirer. “On entre dans une ère plus sonore”, assènent-elles, tout en concédant que la France, de plus en plus friande de ce genre de format, n’est peut-être pas tout à fait mûre.
Elles lanceront néanmoins plusieurs programmes dans les prochains mois, dont Plan culinaire, dédiée à la food. “Le son permet de se raconter dans le temps, avec une plus grande liberté. Il est aussi beaucoup moins chargé idéologiquement, explique Charlotte. Il n’y a pas de ‘male gaze’ (vision masculine – ndlr). On peut ainsi explorer beaucoup de thématiques nouvelles. Ce n’est pas un hasard si beaucoup de jeunes femmes s’en emparent.”
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