Le 45e Festival du cinéma américain confirme la belle vitalité du cinéma indépendant.
Les années passent, et l’ex-grand-messe française du cinéma américain de luxe confirme son nouveau visage : un festival en léger retrait, déplacé du côté des films indépendants, mais parvenu à s’y faire une place véritable. La sélection 2019 dévoile une photo de famille dont on commence à connaître les membres : trois ou quatre pépites exfiltrées des dernières éditions de Cannes ou de Sundance et une dizaine de premières au profil plus modeste.
“Bull” couronné du Grand Prix
C’est dans le premier lot que le palmarès de Deneuve a fait son beurre : pour le beau champion Bull d’Annie Silverstein (Grand Prix, chronique white trash mêlant adolescence sauvage et concours de rodéo) et ses challengers The Climb de Michael Angelo Covino ou The Lighthouse de Robert Eggers (Prix du jury ex-æquo), l’étape normande servira donc de confirmation de révélation. Des prix logiques et peu contestables dans cette édition où les poulains faisaient particulièrement grise mine.
C’est hors compétition que Deauville 2019 réserve quelques trouvailles : 5B, poignant docu signé Dan Krauss et Paul Haggis projetant le récit des luttes homosexuelles sur celui d’une aile de l’hôpital de San Francisco, ouverte en 1983 pour soigner les séropositifs ; et American Woman, vibrant woman picture de Jake Scott qui offre à Sienna Miller l’occasion de faire montre d’une envergure qu’on ne lui connaissait pas, glissant d’une insouciance de jeune mère à une résilience de femme meurtrie dans un récit en trois époques.