Maggy Biskupski, 36 ans, a été retrouvée morte à son domicile. Selon une source proche de l’enquête, la piste du suicide est privilégiée.
La présidente de l’association Mobilisation des policiers en colère, Maggy Biskupski, a été retrouvée morte à son domicile de Carrières-sous-Poissy, dans les Yvelines. Elle était devenue une figure du malaise des policiers, suite à l’attaque de policiers à Viry-Châtillon en 2016 (deux voitures de police avaient été attaquées au cocktail Molotov). C’est à ce moment qu’elle avait fondé l’association ‘Mobilisation des policiers en colère’.
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Une lettre a été retrouvée
Ce 12 novembre, elle s’est très vraisemblablement suicidée à son domicile avec son arme de service, selon une source proche de l’enquête et l’AFP . Une lettre a été retrouvée sur place. C’est un de ses collègues qui a donné l’alerte et a prévenu les pompiers, alors qu’il était sans nouvelles d’elle. Ceux-ci ont immédiatement conclu au pronostic vital engagé. Mais la jeune femme a très vite succombé à ses blessures.
Membre de la Brigade anticriminalité des Yvelines, elle était visée par une procédure de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour “manquements” à son devoir de réserve, avec trois autres collègues. En cause, sa prise de parole face caméra le 8 octobre 2017, lors de l’hommage à ses collègues attaqués, sans l’autorisation de sa hiérarchie. Dans une interview au Parisien elle expliquait ainsi le motif de la procédure : “Ce jour-là, c’était un hommage à nos collègues de Viry-Châtillon. Sur BFM, France 3 et M 6, j’ai dénoncé le fait que l’une d’entre eux n’avait pas d’écho de l’administration, alors que le Directeur central de la police nationale avait dit que l’ensemble des familles était pris en charge. Elle serait morte, elle serait lieutenant. Elle est toujours en vie, toujours en soins et perd la moitié de son salaire parce que, mal renseignée, elle a repris à temps partiel.”
“Le combat de Maggy Biskupski ne doit pas s’éteindre”
A l’époque de l’attaque contre des policiers à Viry-Châtillon en 2016, un an plus tôt, une fronde inédite s’était levée parmi les gardiens de la paix, pour dénoncer la « haine anti-flics » et le manque de moyens. Des policiers avaient alors été nombreux à braver leur droit de réserve pour défiler à Paris et ailleurs.
Le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a rendu hommage à Maggy Biskupski, qui « s’était engagée pour porter la voix des Policiers en colère« , précisant que « l’enquête judiciaire nous éclairera« . “Le combat de Maggy Biskupski ne doit pas s’éteindre : j’entends la colère des policiers. Et nous y répondons, concrètement, avec plus d’effectifs et plus de moyens sur le terrain”, a-t-il déclaré ce matin au micro de Jean-Jacques Bourdin.
Après l'épouvantable attaque de Viry-Chatillon, Maggy Biskupski s'était engagée pour porter la voix des Policiers en colère. Vendredi matin j'etais présent, sur place, avec ses collègues. L'enquête judiciaire nous éclairera. Ce soir notre tristesse est profonde.
— Christophe Castaner (@CCastaner) November 13, 2018
Depuis l’annonce de cette nouvelle, elle a reçu de nombreux hommages. Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP police, a déclaré : “La police est une nouvelle fois en deuil, une nouvelle fois frappée par le suicide, et nous perdons tous une collègue, une sœur d’arme, qui avait fait le choix éprouvant de s’engager pour les autres”.
Avec humilité, l'ensemble d'@UNITESGPPOLICE rend hommage à Maggy Biskupski.
La police est une nouvelle fois en deuil, une nouvelle fois frappée par le suicide, et nous perdons tous une collègue, une sœur d’arme, qui avait fait le choix éprouvant de s'engager pour les autres…— Linda Kebbab (@LindaKebbab) November 12, 2018
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