Rubrique hebdomadaire du 31 octobre au 7 novembre
Kanjincho, compagnie Kinoshita Kabuki
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Fondée en 2006, la compagnie Kinoshita Kabuki, dirigée par Yuichi Kinoshita, crée un répertoire contemporain pour le kabuki, théâtre traditionnel japonais. Pour chaque création, il fait appel à un metteur en scène différent. La pièce présentée au Centre Pompidou du 1er au 3 novembre dans le cadre de Japonismes s’avère être la première pièce de la compagnie pour le théâtre NO, l’autre grande forme de théâtre traditionnel japonais. Kanjincho se déroule au XIIe siècle aux abords d’un poste frontière et illustre le sentiment de la loyauté. Frontières, le thème se prête à une actualisation de l’intrigue en mêlant frontières physiques, frontières entre différentes temporalités, à l’aune de la société actuelle.
Visions d’exil, festival de l’Atelier des artistes en exil
Pour sa 2e édition (du 2 novembre au 2 décembre), Visions d’exil » met en exergue la figure de l’Exilé et le portrait qu’on en dresse « , annoncent Judith Depaule et Ariel Cypel, à l’origine du projet. » A l’heure où l’Europe s’emploie à refouler définitivement le flux migratoire à coups de lois asphyxiantes, de murs et de barbelés, il appartient à la vigilance de chacun de réaffirmer les principes élémentaires d’assistance à autrui et d’hospitalité. » La liste est longue des pays d’origine des artistes programmés à Visions d’exil, comme un précipité des courants migratoires contemporains. Le festival se déploie en deux temps forts : le premier avec et au Palais de la Porte dorée – Musée national de l’immigration, coproducteur des événements qu’il accueille. Le second avec et à la Cité internationale des arts à Montmartre. Deux autres lieux accueillent le festival : Mac Val, le Musée d’art contemporain du Val-de-Marne et Théâtre Sénart, Scène Nationale.
Expositions, spectacles, cinéma, concerts, débats et rencontres sont au programme. A voir : Va voir là-bas si j’y suis, chorégraphie de Thierry Thieû Niang, le 2 novembre, avec dix danseurs de l’Atelier des artistes en exil venus de Palestine, de Syrie, de Guinée, d’Egypte, de Côte d’Ivoire, de Congo Brazaville et du Mali ; et Je passe… 1 & 2, de Judith Depaule, réalisé d’après les récits de 14 artistes en exil, » ayant fui la guerre, les conflits ethnicistes, les pressions politiques, les discriminations sexuelles, les ségrégations ethniques, la prison et l’esclavage « .
Le programme est foisonnant. Signalons encore le 6 novembre un débat avec le Gisti sur les conséquences de la nouvelle loi asile-immigration, suivi d’un concert de nilo-groove avec le Lamma Orchestra, dirigé par Ghandi Adam, compositeur et flûtiste soudanais. Ainsi qu’un spectacle musical jeune public de Claire Audhuy, Un nôtre pays !, le 9 novembre, ou le bal hip-hop tout public, le 11 novembre, conduit par Bouba Colorz et DJ Senka.
La Voix humaine, de Jean Cocteau, mise en scène Ivo van Hove
C’est le premier des deux spectacles d’Ivo van Hove présentés au théâtre de la Ville / Espace Cardin en ce mois de novembre sur le thème du désamour. Dans La Voix humaine, de Jean Cocteau (du 5 au 9 novembre), on écoute une femme parler au téléphone à son amant qui l’a délaissée. Créée en 2009 et inscrite au répertoire du Toneelgroep d’Amsterdam que dirige Ivo van Hove, La Voix humaine représente pour lui » la crise de l’identité. La femme rejetée essaye de ne pas plonger à la suite du dernier échange téléphonique avec son ex-amant. Elle est obligée de réévaluer sa vie entière, ses relations avec les hommes et, en particulier, de se redécouvrir en tant que femme libre, pour reprendre sa vie en main. Sa solitude, ses peurs et ses désirs se développent dans le monologue indomptable et convaincant de Cocteau. »
A suivre, The Other Voice, le deuxième spectacle d’Ivo van Hove présenté au Théâtre de la Ville / Espace Cardin du 13 au 16 novembre : ou la réponse imaginée de l’homme qui est au bout du fil dans La Voix Humaine, sur une idée de Ramsey Nasr, auteur et comédien, membre du Toneelgroep depuis 2013.
Demi-Véronique, une création collective de La vie brève
Jeanne Candel, accompagnée de Lionel Dray et Caroline Darchen, est de retour au théâtre des Bouffes du Nord avec Demi-Véronique, une création collective de La vie brève à partir de la cinquième symphonie de Gustav Mahler (du 6 au 17 novembre). A priori, rien de très gai ne peut sortir de cette symphonie nous prévient La vie brève : » Elle ouvre des espaces intérieurs, elle nous fait passer d’une sombre mélancolie à une sauvagerie panique, elle trimballe des mondes secrets qui ne demandent qu’à percer, à naître ou à renaître. » C’est donc en fouillant dans » les recoins les plus profonds de nos corps et de nos cœurs que nous avons composé Demi-Véronique, une épopée musicale et théâtrale dans un intérieur calciné, une maison ravagée par le feu. » Oui, mais voilà, quand on sait de quoi est capable Jeanne Candel (voire ses précédents opus aux Bouffes du Nord, les mémorables Le crocodile trompeur/Didon et Enée ou Orféo /Je suis mort en Arcadie), on se doute bien que toute cette noirceur finira par faire des étincelles et que surgiront des décombres de drôles d’énergumènes : » un baiser fumant, des oreilles capricieuses, un émiettement mélancolique… »
Born to be a live, festival du Manège de Reims
Postulat de départ de ce festival dansant, performatif et festif du Manège de Reims, Born to be a live (du 6 au 17 novembre) : le corps comme une page blanche prête à toutes les métamorphoses. Dix propositions alternent danse, performances, théâtre ou cabaret dans un bel esprit foutraque. On les cite toutes comme on voudrait les voir toutes ! Gaugemancy d’Ali Moini, Imago-go de Marta Izquierdo Munoz, Put your Heart under your Feet … and walk ! de Steven Cohen, Témoignage d’un homme qui n’avait pas envie d’en castrer un autre de Thibaud Croisy, Les chauves-souris du volcan de Sophie Perez et Xavier Boussiron de la Cie du Zerep, La nuit sans retour de Jérôme Main et Chloé Py. On reprend son souffle et on repart : Sweet Tyranny et Sweet Fever de Père Faura, Ode to the Attempt de Jan Martens et pour finir, Idiot-Syncrasy d’Igor et Moreno. Tournez Manège… !
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