Suite à l’arrivée de 13 migrants sur le territoire italien qui auraient reçu l’aide des autorités maltaise, Matteo Salvini menace l’Europe. Dans le cadre de la relecture du budget italien, il pourrait bloquer le fonctionnement des institutions, à 7 mois des élections européennes.
« Menteurs. Au gouvernement en France et à Malte, il y a des menteurs et à la Commissions européenne il y a des distraits ». Dimanche 11 novembre, alors qu’à Paris, Emmanuel Macron et Angela Merkel affichaient une volonté d’unité et de renouveau de l’Union Européenne (UE), à Milan, le Ministre de l’intérieur, leader de la Ligue et principale figure du gouvernement, Matteo Salvini, renouvelait ses habituelles attaques contre Paris, Berlin, Bruxelles et, nouveau venu dans ce groupe, Malte. Il se dit prêt à « bloquer les activités européennes », du fait d’un litige opposant l’île de Malte à la péninsule italienne.
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Depuis l’Eicma, l’exposition internationale de vélos et de motos, le personnage s’est prêté à un exercice de forme mêlant poignées de mains, expériences sportives et pauses cigarettes, le tout abondamment relayés sur les réseaux sociaux. Il en a profité pour dénoncer l’arrivée, vendredi 9 novembre, de 13 migrants sur l’île italienne de Lampedousa à bord d’une embarcation de fortune. Preuve indubitable d’un « acte hostile d’un autre pays de l’UE » à l’égard de l’Italie, selon Matteo Salvini, ces 10 Tunisiens et 3 africains provenant de la corne du continent avaient en leur possession des gilets de sauvetage, de l’eau et une boussole, remis par des sauveteurs maltais.
L’embarcation avait été repérée par un avion de la Garde financière italienne dans la nuit de jeudi à vendredi dans la Zone de recherche et de secours (SAR) maltaise.
« Nous avons démontré que nous savons défendre nos frontières et nous démontrerons que, éventuellement, nous pouvons aussi bloquer les budgets et les activités européennes tant que l’Europe et certains pays continueront à se moquer des Italiens ».
Le Ministre de l’intérieur italien a fait référence à ce qu’il considère comme le premier acte dans sa lutte contre l’Europe. À la mi-octobre, des membres des forces de l’ordre français avaient pénétré sur le sol italien, dans le village de Clavières, à la poursuite d’un migrant dont ils pensaient, à tort, qu’il transportait de la drogue. Si l’affaire avait fait peu de bruit en France, en Italie, elle avait revêtu une importance nationale. Matteo Salvini avait dénoncé les « débordements » des autorités françaises, Paris avait répondu que toutes ses actions étaient conformes aux procédures européennes.
Le Ministre de l’intérieur maltais, Michael Farrugia, s’est fendu d’une série de tweets à l’encontre de Matteo Salvini qui, selon lui, « devrait comprendre que les embarcations en mer ne sont pas toujours en difficulté et si les personnes à bord ne veulent pas être secourues, aucune autorité dans la zone de secours ne peut les empêcher de poursuivre leur voyage ». Il reproche à Rome de ne pas « ses échecs systématiques à fournir la moindre assistance à des personnes en danger ».
1/4 🚫 Stop this game @matteosalvinimi.
Stop criticizing #Malta for doing its duties and start taking note of what #Italy should do better to give priority and care to the safety of life at sea and to abide by international obligations.
— Michael Farrugia (@dr_micfarr) November 10, 2018
4/4 #Malta has done much more than what was expected, and disembarked migrants in Malta on humanitarian grounds due to #Italy’s systematic failure to provide any form of assistance to persons in distress.
— Michael Farrugia (@dr_micfarr) November 10, 2018
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