Pas d’énormes vagues au démarrage de cette semaine. « Un homme pressé » prend la tête sans gloire, tandis que « High Life » et « Heureux comme Lazzaro » prennent leur temps.
Le box-office est triste. Première victime de ce global désintérêt du public pour les sorties de la semaine : Fabrice Luchini, qui promettait pourtant un grand retour avec son film Un homme pressé, de Hervé Mimran. D’habitude chouchou du box-office, l’acteur enregistre un démarrage bien en-deçà de ses exploits habituels. Un homme pressé arrive en tête, mais affiche un score plutôt tiède : 37 804 spectateurs se sont déplacés pour le voir, alors que le film a bénéficié d’une large distribution (463 copies, pour une moyenne très faible de 82 entrées). Le film devrait difficilement atteindre les 500 000 entrées à ce rythme.
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Autre naufrage : Kursk, le dernier film de Thomas Vinterberg faisant le récit d’un sous-marin russe sinistré. Malgré un casting reluisant (Léa Seydoux, Colin Firth et Matthias Schoenaerts) et une belle distribution (273 copies), le film n’atteint même pas les 10 000 entrées, avec seulement 9 855 tickets déchirés. La barre des 150 000 entrées va être laborieusement atteinte. Juste derrière, un duo de films qui gardent la tête hors de l’eau, mais peinent également à trouver leur public. Un amour impossible, le film de Catherine Corsini adapté du récit de Christine Angot avec Virginie Effira rassemble 11 825 spectateurs.
Même constat pour Sale temps à l’hôtel El Royale, thriller de Drew Goddard, qui réunit 10 059 spectateurs, malgré là encore un casting alléchant et un concept vendeur… Les deux films devraient parvenir avec peine aux 150 000 entrées
Claire Denis en perte de vitesse
High Life et Heureux comme Lazzaro, nos deux films de la semaine, effectuent des démarrages timides compte tenu également de leur faible distribution. L’énigmatique odyssée spatiale de Claire Denis cumule 2 977 entrées sur les 60 copies distribuées, ce qui fait une moyenne de 50 spectateurs. Il s’agit de l’un des démarrages les plus faibles de la réalisatrice en France, loin derrière son dernier film sorti l’an dernier Un beau soleil intérieur (17 362 entrées) et précédé notamment par Trouble Every Day (6 294 entrées). High Life atteindra difficilement les 40 000 entrées.
Malgré son prix du scénario à Cannes, la fable poétique et politique d’Alice Rohrwacher fait mieux avec 4 059 tickets déchirés, mais pour une faible moyenne de 49 spectateurs sur les 83 copies. La barre des 50 000 entrées est envisageable.
Des continuations françaises au top
Les faibles scores affichés au démarrage de cette semaine peuvent s’expliquer par les carrières lucratives de films, sortis récemment, bénéficiant d’un bon bouche-à-oreille, et capables donc de prendre le pas sur les nouveautés. C’est le cas de deux sorties de la semaine dernière : Bohemian Rapsody, champion de la semaine écoulée avec plus d’un million d’entrées en première semaine, et de En Liberté ! avec 328 195 entrées.
Cette comédie jubilatoire avec Adèle Haenel et Pio Marmaï permet à Pierre Salvadori de réaliser sa deuxième meilleure première semaine en France, derrière l’intouchable Hors de Prix et ses 429 001 entrées après sept jours d’exploitation. A ce rythme, En Liberté ! peut viser les 800 000 entrées en fin de carrière. L’autre mérite de la semaine revient au Grand Bain de Gilles Lellouche puisqu’il récolte un million d’entrées supplémentaire pour sa seconde semaine, portant son cumul à 2,5 millions de spectateurs. Il reste le quatrième score d’un film français en 2018 sur la même période, et devrait dépasser les 4 millions d’entrées.
Un cinéma français très en forme puisque Le Jeu de Fred Cavayé dépasse le million d’entrées grâce à une troisième semaine avec 313 255 spectateurs engrangés. Première année de Thomas Lilti avec Vincent Lacoste et William Lebghil a notamment dépassé le million d’entrées tandis que Mademoiselle de Jonquières, l’une des surprises de la rentrée, a franchi la barre des 500 000 tickets vendus.
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