Un fils part sur les traces de son père dans un mélo hyper calibré.
Après les succès de Welcome et Toutes nos envies, qui l’imposèrent en nouveau champion du cinéma social pour multiplex, Philippe Lioret revient avec Le Fils de Jean à sa première passion : le mélo des familles lacrymal.
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Il y dresse le portrait d’un trentenaire solitaire, Mathieu (Pierre Deladonchamps, un peu falot dans ce rôle de premier de la classe), qui retourne au Canada sur les traces de son père disparu, et en profite pour nouer des liens avec ses deux frères, qu’il n’a jamais connu.
A partir de ce récit sommaire, proche du superbe documentaire de Sébastien Lifshitz, La Traversée, Lioret met en scène une enquête intime qui vire à la déambulation hagarde, multipliant les digressions narratives et lignes de fuite, dont une captivante piste de love-story incestueuse. Le geste séduit un temps, avant que le film ne rentre sur les rails du psychodrame à tiroirs dont le cinéaste s’est fait une spécialité depuis son hit, Je vais bien ne t’en fais pas.
Storytelling de petit malin, avec twist final censé réinventer le film, fausse pudeur, dialogues édifiants sur la vie, la mort, l’amour, et sentimentalisme épais : tout ici sent la formule à succès prémâché, la somme opportuniste d’ingrédients de séduction mainstream.
Le Fils de Jean de Philippe Lioret (Fr., 2016, 1 h 39)
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