Une série anthologique qui tente de renouer avec l’esprit sixties des dramatiques mais reste trop figée.
On appelait autrefois “Europudding” les productions lourdes et sans style impliquant plusieurs pays voisins et néanmoins amis. De sinistre mémoire, Euroflics racontait durant les années 1980 et 1990 des enquêtes en Allemagne, France, Royaume-Uni, etc. Voilà qu’en 2019 Netflix rallume la flamme avec Criminal, mais en mode chic.
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Casting de choix et déception
De grand.e.s acteurs et actrices, notamment David Tennant pour l’Angleterre, Nathalie Baye ou Sara Giraudeau en fausse victime du Bataclan pour la France, se prêtent au jeu d’un concept anthologique (histoire et personnages différents à chaque épisode) dupliqué dans quatre pays – notamment en Allemagne et en Espagne. Le temps d’une garde à vue, dans le décor unique d’une salle d’interrogatoire aux murs marrons bordée d’une vitre sans tain, des accusé.e.s font face à une poignée de flics.
Duel de paroles et de regards, silences et envolées lyriques, récits secs d’une quarantaine de minutes… L’idée peut avoir du charme, car elle revient aux sources d’un format télévisuel couru durant les sixties, celui des dramatiques inspirées à la fois de l’art de la nouvelle et du théâtre filmé. Les épisodes étaient tournés en direct. Ce n’est pas le cas de Criminal, qui ne se rattrape aucunement sur le punch de l’écriture ou de la réalisation.
Même si quelques cas peuvent intéresser, il y a quelque chose de figé dans cette série qui aurait mérité la cruauté grandiose d’un Chabrol pour révéler les âmes tristes de ses personnages bien falots. Sans surprise, les épisodes anglais sont supérieurs aux autres.
Criminal sur Netflix le 20 septembre
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