Un film poignant sur une société fracturée et porté par une galerie de personnages émouvants.
Avec Nous le peuple, Claudine Bories et Patrice Chagnard continuent de donner à voir et à entendre la parole de celles et ceux qui ne l’ont que très peu. Après les migrants des Arrivants (2010) et les jeunes chômeurs des Règles du jeu (2015), c’est autour de trois groupes – des prisonniers de Fleury-Mérogis, des membres de l’association Les Femmes solidaires de Villeneuve-Saint-Georges et des lycéens de Sarcelles – que s’articule le nouveau film du duo.
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https://www.youtube.com/watch?v=vBit7s1RuU4
Ces inconnus ne se connaissent pas (encore) mais sont liés par un engagement commun : l’écriture d’une nouvelle Constitution. Parce qu’il oppose leurs voix à celles qui résonnent dans l’Assemblée nationale, Nous le peuple fait le constat d’une démocratie en crise, enserrée dans sa camisole de verre et dessine, à l’aide d’un montage alterné, la fracture entre l’intérieur de l’hémicycle français et son dehors. Prophétique, le film tourné entre janvier et juillet 2018 l’est, mais au-delà de sa capacité à saisir des enjeux éminemment contemporains, de sa qualité de regard et d’écoute, c’est dans la galerie de personnages qu’il compose (bouleversante Fanta, pleine de colère et de tristesse) qu’il trouve sa plus vibrante émotion.
Nous le peuple de Claudine Bories et Patrice Chagnard (Fr., 2019, 1 h 39)
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