Une bande de performeurs redessine les contours du rêve européen dans un happening éclairant où le dramaturge allemand a décidé de bannir la langue de bois.
Le XXe siècle fut un temps où l’Europe avait pour ambition d’entrer dans l’histoire comme une Babel d’utopie devenue réalité pérenne en témoignant de l’âge d’or d’un continent sans guerre, où l’abondance du travail et l’ouverture des frontières permettaient la libre circulation des citoyens, des biens et des idées, dans une société construite sur le respect des droits de l’homme.
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Babel toi-même
Mais à l’heure du Brexit, du chômage de masse, de la crise des réfugiés et de la montée des populismes, ces prétentions d’un autre temps réduisent aujourd’hui la belle feuille de route à une peau de chagrin.
Réunissant une bande de performeurs composée de filles et de garçons ayant entre 25 et 35 ans et venant des quatre coins de l’Europe, Falk Richter recompose le miroir brisé pour prendre date de leurs espérances à travers les récits de leurs histoires intimes. Avec humour et sans chichi, le théâtre s’hybride de la danse et du chant pour dire la déferlante des raisons d’espérer.
Falk Richter prouve que le désir d’être ensemble peut s’affranchir de la frontière des mots en autorisant chacun à s’exprimer dans sa langue maternelle. Refusant le pessimisme ambiant, I Am Europe prend les couleurs du manteau d’Arlequin de nos diversités pour devenir le nouvel étendard des combats à mener. Où comment la réunion des « je » peut devenir un « nous ».
I Am Europe, texte et mise en scène Falk Richter, en français et en plusieurs autres langues, surtitré en français, du 19 septembre au 9 octobre, Odéon-Théâtre de l’Europe, Ateliers Berthier, Paris
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