Alex Cameron et son “Miami Memory”, le retour de Metronomy, le premier solo de Kazu Makino, Francis Lung et Sampa The Great sont dans les cinq albums à écouter ce week-end.
Alex Cameron Miami Memory (Secretly Canadian / PIAS)
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Alex Cameron publie un troisième album, Miami Memory, sur lequel (toujours épaulé par son acolyte saxophoniste, Roy, donc) il poursuit ses chimères idiosyncrasiques, construisant un monde bien à lui sur deux étranges fondations : la symphonie et la bizarrerie. Ou comment des orchestrations d’un kitsch pompier et frontal côtoient des textes atypiques mêlant sentimentalité et crudité. Chez Alex Cameron, le décalage est permanent, la flèche manque volontairement la cible. Tout le monde vous le dira, Alex, 29 ans, est un très bon parolier – ayant officié notamment pour ses potes les Killers, et continuant d’écrire pour d’“autres amis” sans préciser lesquels – spécialisé dans les combinaisons improbables et les rimes ingénieuses, comme il le prouve à nouveau sur ce disque.
Carole Boinet
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Kazu Adult Baby (Adult Baby Records / Differ-Ant)
Epuisée par New York et une rupture amoureuse, Kazu, chanteuse de Blonde Redhead, a trouvé refuge sur l’île d’Elbe. Sensible et serein, son premier album solo en solitaire émerveille. » Il y a deux ans, j’ai décidé de quitter New York pour des raisons de santé », raconte-t-elle avec le petit accent japonais qui ne l’a jamais quittée. La décision de se lancer dans un premier album solo est simplement le résultat des circonstances : Kazu se trouvait en totale autarcie et a soudain eu envie de composer quelques morceaux. Si le processus de préparation d’un nouvel album a souvent été une souffrance tout au long de sa carrière, les étapes qui ont jalonné cette échappée solitaire n’ont été que légèreté, liberté et fantaisie. Sans aucune pression, ni jugement extérieur, ni délai à tenir, Kazu se permet toutes les expérimentations et n’a rien à envier à Björk dans ce domaine.
Noémie Lecoq
Francis Lung A Dream Is U (Memphis Industries / PIAS)
Un premier album de pop classieuse et minutieuse, porté par une ribambelle de refrains élégants. A première vue, Francis Lung pourrait passer pour un mec un peu perché, le genre de gars à prétendre être influencé par “les vibrations des gens”, à composer des morceaux en pensant à ses anges gardiens (I Do Believe in U) et à envisager ses compositions comme autant d’“émotions à mettre en ordre”. Reste que, derrière ses allures de doux illuminé, l’Anglais se révèle surtout d’une extrême gentillesse. Quand on lui parle de Manchester, sa ville, il ne peut s’empêcher de nous y inviter.
Maxime Delcourt
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Metronomy Metronomy Forever (Because)
Après avoir sillonné les festivals tout l’été, Metronomy publie ce vendredi son album le plus bigarré. Depuis The English Riviera (2011), le troisième album de Metronomy, Joseph appartient au cercle des artistes influents – de Björk à Kanye West en passant par Beyoncé ou James Blake –, ces éclaireurs dont on attend les mises à jour esthétiques et les prises de risque sonores. Joseph a refusé de se plier au jeu de rôle, il n’a pas triché, restant fidèle avec l’ado qu’il a été et exploitant la piste grunge. Sur Metronomy Forever, à côté du funky Sex Emoji (avec l’aide de Mr. Oizo pour les beats) ou de la pop synthétique au goût de friandise Salted Caramel Ice Cream, on trouve donc les plus surprenants Insecurity et Lately menés par de solides riffs de guitare.
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Vincent Brunner
Sampa The Great The Return (Ninja Tune / PIAS)
La jeune artiste née en Zambie livre The Return, comme une quête d’identité après pas mal d’obstacles à surmonter. Sampa The Great y raconte sa quête d’identité et la joie qu’elle ressent devant le fait de s’être enfin trouvée ; et l’ensemble brille franchement d’une rare poésie. Il est encore trop tôt pour dire si l’on a trouvé dans cette jeune femme une sorte d’icône, comme l’a été Lauryn Hill avant elle, mais une chose est certaine : son talent et la grâce qui irradie de ses créations la placent définitivement à part sur la grande carte du hip-hop mondial.
Xavier Ridel
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