Dans des récits accablants relayés par le journal Le Monde ce samedi 12 septembre, elles reviennent sur les sévices dont elles accusent le chanteur. Une enquête a par ailleurs été ouverte pour “violences”, “agression sexuelle” et “séquestrations”.
Après l’annonce, révélée par Le Point, de l’ouverture d’une enquête contre Mohamed Bellahmed, alias Moha La Squale, pour “violences”, “agression sexuelle” et “séquestrations” lundi 7 septembre, les trois jeunes femmes âgées d’une vingtaine d’années qui accusent le rappeur parisien ont livré, dans un papier du journal Le Monde publié ce samedi 12 septembre, le récit accablant des violences qu’elles disent avoir subies.
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Un comportement jaloux et possessif
Après avoir déposé plainte et livré leurs témoignages à la police, Luna, Ana et Andrea (l’article précise que les noms ont été changés), se sont confiées au journal le Monde. Trois récits qui s’entrecroisent et à travers lesquels les mêmes mécanismes d’exercice de la violence semblent être mis à jour. Le premier témoignage est celui de Luna, qui explique avoir connu le rappeur en 2016, alors qu’il vient de rejoindre le cours Florent : “Au début, il était très gentil, très serviable. Il m’avait dit qu’il avait eu de petits ennuis avec la justice parce qu’il avait vendu un petit peu de drogue, rien de grave”, se souvient-elle. Après qu’il a emménagé chez elle, l’article révèle que le musicien, devenu jaloux et possessif, aurait commencé d’abord à proférer des insultes, avant de devenir physiquement violent : “Il me tirait par les cheveux tellement fort que la peau du crâne se décollait, j’avais des hématomes partout sur la tête”. Et les menaces de mort et de viols pleuvent : « Il m’ai dit : ‘Si tu me quittes et que tu parles, je te ferai tirer une balle dans le genou (…) je vais appeler des mecs du quartier pour qu’ils t’emmènent dans une cave te violer.’ »
Deux ans plus tard, en 2018, Moha La Squale est en couple avec Luna, mais fait la connaissance d’Ana. Là encore, il se serait montré attentif avec elle dès leur rencontre : “J’étais sa princesse”, résume-t-elle. Le Monde raconte alors que le rappeur aurait demandé à Ana de garder leur relation secrète : “Ana se retrouve donc à attendre son rappeur des journées entières dans ces appartements, et il lui dit d’en sortir le moins possible”, écrivent les journalistes. Ana explique ne pas subir de violences physiques, mais évoque la pression psychologique exercée à travers des insultes constantes : “Il me répétait que j’étais un bras cassé, que j’étais nulle”.
“Je vais te tuer, je suis déjà tombé pour des actes de barbarie”
Dans les deux cas de figure, Luna et Ana parlent du changement d’attitude du Parisien après ses accès de violence, sur fond d’emprise psychologique. Luna : “A chaque fois, il venait avec un sac de glace, un petit gant de toilette pour me débarbouiller le visage et faire comme s’il prenait soin de moi. Il me disait que j’étais la seule à qui il avait fait ça, et qu’il ne recommencerait plus jamais, que je le rendais fou”.
Le troisième récit est celui d’Andrea, qui explique avoir rencontré Mohamed Bellahmed à la fin du mois d’août 2019. Elle raconte, comme les deux autres jeunes femmes, ses crises lorsqu’il est en manque de cannabis ainsi que ces petites attentions lorsqu’il voulait se faire pardonner pour son comportement. Le papier du Monde revient sur la journée du 9 juillet dernier, lorsque Andrea dit avoir voulu “prendre ses distances”. Après lui avoir demandé de la voir, il se serait énervé et aurait refusé de quitter le domicile de la jeune femme. Elle raconte dans sa plainte : “Il a mis un oreiller sur ma tête, il appuyait très fort sur ma tête et je ne pouvais plus respirer. Et là il me disait : “Je vais te tuer, je suis déjà tombé pour des actes de barbarie, je vais retourner au placard, je vais te tuer, je vais te faire tuer, même ta famille je vais la faire tuer (…). Je vais te tuer avec un oreiller, ça ne fait pas de marque”.
Ni Moha La Squale ni son entourage n’ont pour le moment réagi à ces accusations.
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