Sous la délicatesse des arrangements pointe une âpreté inédite.
Ils posent façon bande du drugstore, main précieuse pour l’un, chemises de bowling sixties pour les deux autres, autour d’un baby-foot. Si ces garçons-là ont le regard canaille, c’est parce qu’ils ont fait main basse sur le rock hexagonal avec une classe déconcertante.
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L’équipée sauvage, menée par le talentueux songwriter Pierre Guénard, a troqué le style Petit Bateau des Conquêtes, premier album sorti en 2016, pour un style plus affirmé, entre les Outsiders de Coppola et le Dutronc des années Vogue, à l’image d’une empreinte musicale qui prend, avec ce deuxième album, une dimension inédite dans la courte histoire de Radio Elvis.
Des réflexions sur le combat et l’errance
Insouciant à l’époque, le groupe, passé par les Inrocks Lab en 2014 et auréolé d’une Victoire de la musique en 2017, catégorie Album révélation, s’inscrit ici dans la filiation rock du parcours initiatique adolescent, marqué au fer rouge par Ces garçons-là, premier single en forme de cavalcade. En découlent toutes les problématiques de combat (La Sueur et le Sang, 23 minutes) et d’errance (New York, Nocturama, Prières perdues) d’un album plus âpre et plus complexe que la délicatesse de ses arrangements et la beauté de son écriture ne laissent présager.
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