Le Vatican a annoncé dans un communiqué ce mardi 30 octobre avoir retrouvé “des fragments d’ossements humains” dans le sous-sol de son ambassade à Rome. Leur identification pourrait relancer les recherches sur les disparitions de jeunes mineures en 1983 qui impliquent le Saint-Siège.
Des restes humains viennent d’être exhumés par des ouvriers qui rénovaient le sous-sol du siège diplomatique du Vatican dans la capitale italienne. Emil Paul Tscherrig, le représentant du Pape en Italie responsable de cette ambassade située dans l’historique Villa Giorgina a, une fois mis au courant, immédiatement contacté l’inspection de la sécurité publique nationale. Une enquête vient d’être ouverte par cette cellule pour déterminer l’ADN correspondant aux ossements.
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Deux jeunes mineures mystérieusement disparues en 1983
La découverte de ces os humains ranime le mystère de deux disparitions distinctes survenues en juin 1983. La première d’entre elles concerne Emanuela Orlandi et a donné lieu à une véritable affaire gérée alors maladroitement par le Vatican. Le 22 juin 1983, cette jeune fille d’un officier de police du Vatican, âgée de 15 ans, n’est jamais rentrée de son cours de musique. Les hypothèses destinées à élucider sa disparition ont impliqué directement le Saint-Siège : elles avancent alors que l’adolescente aurait été kidnappée par un gang pour faire pression sur le recouvrement d’un prêt par le Vatican, ou dans une seconde version, par un autre acteur du crime organisé pour obtenir la libération de Mehmet Ali Agca, un Turc à l’origine d’une tentative d’assassinat sur le Pape Jean-Paul II…
Toujours en 1983, le Pape polonais lance pour Emanuela Orlandi un appel symbolique lors de la prière de l’Angélus. Les décennies qui ont suivi, sa famille a continué à faire pression sur le Saint-Siège pour obtenir la vérité sur sa disparition et sa mort éventuelle. Le frère d’Emanuela a rencontré le Pape François en 2013, qui lui a alors confié : “Ta sœur est au ciel”. Le Corriere della Sera rapporte que la dernière information relative à l’affaire Orlandi révélait que le Vatican aurait dépensé plusieurs millions de lires pour “gérer l’incident”, dépenses qui se seraient brusquement arrêtées en 1997, et qui pourraient correspondre à la date de la mort de la jeune fille.
Si l’ADN de ces os humains ne correspondait pas à celui d’Emanuela Orlandi, une seconde piste pourrait être envisagée. Quatre jours exactement après sa disparition, une autre mineure, Mirella Gregori, n’était elle aussi jamais rentrée chez elle. Elle était brièvement descendue répondre à un inconnu qui sonnait à l’interphone de son appartement familial. Si cette affaire a présenté moins de retentissements, elle reste tout aussi mystérieuse que la première. L’identification des fragments osseux conduisant à l’une ou l’autre des jeunes filles pourrait permettre de jeter la lumière sur ces disparitions vieilles de plus de trente ans.
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