Enregistré à Detroit en 1973 et découvert récemment, un live plantureux et intense du grand jazzman américain, en quintet.
Décidément, les amateurs de jazz millésimé sont plutôt gâtés ces temps-ci. Après l’album inédit de John Coltrane (Both Directions at Once : The Lost Album) récemment mis en circulation, voici maintenant exhumé un live tout aussi inédit de Charles Mingus. Issu des archives de la radio WDET FM, l’enregistrement a été réalisé en février 1973 par le producteur et animateur radio Robert Spangler à l’occasion d’une résidence d’une semaine de Charles Mingus à la Strata Concert Gallery.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Label de jazz culte basé à Detroit, Strata utilise cette petite salle pour présenter des sessions “Jazz in Detroit” (Keith Jarrett et Herbie Hancock y ont aussi été invités, entre autres). Alors âgé de 50 ans, Mingus vient juste de faire paraître Let My Children Hear Music (1972), album foisonnant conçu avec un large ensemble orchestral.
Un enregistrement de près de quatre heures
Lors de cette résidence à Detroit, le contrebassiste apparaît à la tête d’une formation beaucoup plus réduite, en l’occurrence un quintet. A ses côtés se trouvent ici Roy Brooks (batterie), Joe Gardner (trompette), Don Pullen (piano) et John Stubblefield (saxophone). Découvert par DJ Amir Abdullah via Hermine Brooks, la veuve de Roy Brooks, l’enregistrement – d’une excellente qualité sonore – se déploie sur cinq CD et délivre pas de moins de quatre heures de musique. Faisant preuve de fougue autant que de raffinement, le quintet, visiblement galvanisé, se lance dans des échanges longs et mouvementés d’une constante intensité.
Un document rare pour les fans de Mingus
Ouvert par une majestueuse version de vingt-cinq minutes de Pithecantropus Erectus, l’un des morceaux phare de Mingus, ce live offre par ailleurs notamment une interprétation explosive de Celia, un morceau paru à l’origine sur l’album East Coasting (1957), et propose aussi le premier enregistrement connu de Noddin’ Ya Head Blues, superbe ballade chancelante. Complété par des prises alternatives de certains morceaux et des interventions de Robert Spangler, l’ensemble constitue un précieux document pour les fans de Mingus et pour tous les amateurs de notes libres.
{"type":"Banniere-Basse"}