Tribulations singulières d’une famille étrangère en Corée du Sud.
Black Stone fonde sa singularité sur une extrême hétérogénéité de ses parties et de ses éléments – y compris ses contextes et décors. Ça commence dans une caserne en Corée pour s’achever aux Philippines dans un village cerné par une marée noire.
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On suit les tribulations d’une famille étrangère en Corée du Sud. Le fils militaire subit les conséquences du racisme envers les métis (il est même violé), ses parents sino-philippins sont dédaignés et exploités. Malgré sa disparité, le film a le mérite de ne pas trop distancier et d’adopter une approche relativement réaliste.
Mais comme le cinéaste a la manie de l’ellipse, beaucoup de choses sont exprimées en creux, par des manques et des non-dits. L’abcès sera crevé dans la seconde partie lorsque le fils, rejoignant son père aux Philippines, déversera tous ses griefs.
Là, le film bifurque dans une direction magico-onirico-animiste rappelant Weerasethakul. Bref, un jeu de l’oie filmique qui laisse perplexe en raison de ses changements de régimes et de registres, mais qui excite aussi l’imagination et maintient étonné, en donnant envie d’en (sa)voir plus sur ce cinéaste explorateur des genres et des styles.
Black Stone de Roh Gyeong-tae (Corée du Sud, Fr., 2015, 1 h 33) en salle le 27 juillet
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