Une autobiographie grinçante de la fille d’Ingmar Bergman et Liv Ullmann.
Il est parfois pesant d’être l’enfant de ses parents. Et le poids peut virer au fardeau quand les parents sont célèbres. Pour s’en soulager, Linn Ullmann, née en 1966, fille de l’actrice Liv Ullmann et du cinéaste Ingmar Bergman, a choisi l’autobiographie. Dans un registre de l’inquiétude, cette “fille de” romance son histoire.
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Gamine ingrate qui survit dans la pénombre de ses parents immatures. Adolescente refusant d’être une charge pour son père sévère et sa mère foutraque. Jeune femme ou magnétophone vivant lorsque le père songe à un récit de sa vie intitulé, funeste et lucide, l’Epilogue.
En compagnie du “monstre”, souvent dans sa maison de Fårö, île-refuge en mer Baltique, Linn Ullmann ne fait pas qu’enregistrer. Elle baguenaude au hasard de souvenirs chaotiques qui remontent de certains abysses douloureux, elle divague sur les chemins de traverse d’une vie “hors la loi”, mise à distance par un humour sur soi permanent.
Le mur de la mort se dressant à grande vitesse, les confidences du patriarche agissent comme autant de phrases terminales, implacables : “Devenir vieux est un labeur. Et ce labeur, personne n’en parle.” Cela pourrait être un film de Bergman.
Le Registre de l’inquiétude (Actes Sud), traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, 448 p., 23 €
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