Des gravures sur bois comme les pages d’un roman par un percurseur des années 1920, le tout préfacé par Lola Lafon.
Frans Masereel
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Idée / L’Empreinte du monde (Editions Martin de Halleux)112 p., 18,50 € / 664 p., 65 €
Personnifiée par une femme nue, l’idée naît de l’imagination d’un homme qui veut la partager, se retrouve vite menacée par la société, trouve l’amour puis s’imprime pour se répandre. Avec les 83 gravures d’Idée (1920), le Belge Frans Masereel n’a pas besoin de textes pour raconter une fable poétique et politique.
Servie par un puissant contraste entre le noir et le blanc, chaque page ajoute ses couches de sens jusqu’à la pirouette finale. Loué en son temps par Hermann Hesse ou Stefan Zweig, célébré plus tard par Will Eisner ou Art Spiegelman, Masereel a inventé, en creusant le bois, le roman graphique avant l’heure.
Ce que prouve cette réédition lumineuse d’Idée (préfacée par Lola Lafon), mais aussi L’Empreinte du monde, volumineuse monographie consacrée à son œuvre qui aligne les fulgurances où il exprime son dégoût de la guerre (sa série de bois gravés Debout les morts) mais aussi son amour de la vie. Disparu en 1972, il nous lègue des images qui ont gardé toute leur force viscérale. V. B.
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