Le septième album solo du rappeur revient à l’essentiel : l’enfance, la paix et le plaisir.
Georges Brassens disait que les trois grands thèmes explorés en musique étaient l’amour, la mort et le temps qui passe. Oxmo Puccino, lui, a choisi le temps qui passe. Son septième album est, malgré la malice habituelle qui s’en dégage, hanté par les rétroviseurs et la sagesse acquise. Sa carrière permet, depuis longtemps déjà, de le placer parmi les darons du rap français. Alors, on l’écoute, même si on a parfois l’impression de connaître un peu la chanson. Le rap est habité d’une forme de jeunisme.
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Oxmo Puccino parle donc aux jeunes, depuis toujours. La mise en garde, les valeurs qui se perdent, celles qui se gagnent… Les thèmes récurrents sont là. Mais comme un homme qui a vécu, il se parle aussi à lui-même. Dans Le Nombril, superbe titre, il évoque son passé, mais celui qu’il n’a pas réellement vécu. Il se conte dans le ventre de sa mère, tendant l’oreille sur ce monde qui l’attend, entend l’émigration de ses parents, leurs goûts musicaux qui vont l’élever, le programmer peut-être : “Nous ne sommes que des conséquences/Notre passé commence avant la naissance.”
Presque tout Oxmo Puccino résumé
Il convoque aussi des auteurs du rap français, comme Orelsan. Sur Ma life, ils énoncent leurs chemins parcourus et, comme toujours avec le rappeur caennais, tentent de transformer leurs doutes en certitudes. “Dans le plaisir de chaque instant depuis que je me remets de la délinquance”, avoue-t-il, comme pour expliquer que la réussite se retrouve dans les choses les plus simples.
Dans ce disque, il y a presque tout Oxmo Puccino résumé : les morceaux acoustiques (Le Droit de chanter ou Horizon sensuel), la weed (le single Social Club, avec Caballero & JeanJass en featuring), la modernité des productions (Peuvent pas ou 10.000)… Si nous ne sommes pas devant la plus belle œuvre du Black Popeye, il y a toujours un plaisir non dissimulé à l’entendre rapper sans tomber dans la posture moralisatrice. “Le manque de temps inclut le manque de tout”, chante-t-il sur Parce que la vie, en duo avec Gaël Faye. Ça tombe bien, la musique est une affaire de temps, nous voilà servis.
La Nuit du réveil (All Points/Believe)
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