Rubrique hebdomadaire du 24 au 30 octobre
Quasi Niente (Presque rien), un projet de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
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Ces deux-là n’aiment rien tant que de se pencher sur ces détails apparemment anodins, d’une importance ténue, pour en saisir le sel de l’humaine condition. On les a découverts au festival d’Automne ces dernières années avec Reality, qui partait de l’histoire d’une femme polonaise qui avait l’habitude de noter tous les faits de son existence dans des carnets, hissant le quotidien à la hauteur d’une épopée puis, avec Nous partons pour ne plus vous donner de soucis qui mettait en scène quatre retraitées grecques à l’heure de la dette, choisissant le suicide pour moins peser sur leurs descendants.
On les retrouve avec Quasi Niente, basé sur le film de Michelangelo Antonioni, Le Désert rouge, de 1964 (du 23 octobre au 31 octobre au théâtre de la Bastille, festival d’Automne à Paris). Où l’on suit la dérive mélancolique de Giuliana, interprétée par Monica Vitti. « Giulana, épouse et mère, traverse le désert – vraiment rouge dans l’une des séquences – de sa vie sans que personne ne puisse réellement la toucher, sans vraiment toucher personnes. (…) Si cette œuvre nous a touchés, c’est aussi parce que le film n’est pas son intrigue, et ceci trouve un écho en nous. Depuis toujours dans nos créations, nous sommes attirés par des figures marginales, humbles (ces lucioles physiques et de pensées si bien décrites par Georges Didi-Huberman), nous avons parlé de femmes au foyer et de retraitées, nous nous sommes décrits dans leurs chutes et leurs échecs. »
Après la répétition, un spectacle de TG Stan
Toujours au théâtre de la Bastille et toujours dans le cadre du festival d’Automne à Paris (du 25 octobre au 14 novembre), TG Stan présente son troisième projet, Après la répétition. Un spectacle qui réunit deux acteurs : Frak Vercruyssen, acteur et fondateur de la troupe TG Stan et Georgia Scalliet, jeune et très talentueuse comédienne de la troupe de la Comédie-Française qui va passer quelques semaines à courir le soir du théâtre de la Bastille où elle joue à 18h Après la répétition au Français pour rejoindre les acteurs de La Nuit des rois de Shakespeare, dans la réjouissante mise en scène de Thomas Ostermeier. Après la répétition s’inspire du scénario d’un téléfilm de Bergman sorti en 1984 où l’on assiste au dialogue entre un metteur en scène célèbre, Henrik Vogel, et une jeune actrice, Anna, qui joue l’un des premiers rôles de sa nouvelle pièce, Le Songe d’August Strindberg. Une situation classique… Certes, mais le piment de l’affaire réside dans le fait que ce fameux metteur en scène avait déjà monté cette pièce, vingt ans plus tôt, avec Raquel, la mère d’Anna, dans le même rôle. Raquel, aujourd’hui décédée, et qu’il avait aimée. C’est comme ça le théâtre, il lui faut toujours prélever son pesant de vécu…
Festival du Jamais Lu à Théâtre Ouvert
Pour sa 4e édition, le festival du Jamais Lu (du 26 au 27 octobre) à Théâtre Ouvert réunit metteurs en scène et auteurs français et canadiens pour proposer des mises en voix ou mises en espace de textes inédits. Au programme : C’est dans la forêt que nous voulions fuir de Petrol, mis en voix par Olivier Kemeid le 26 octobre. Le 27 octobre, à l’heure du goûter, la mise en espace par Rémy Barché de Ceux qui se sont évaporés de Rébecca Déraspe, sera suivie de la mise en voix par Isabelle Leblanc des Indiens de Julie Gilbert. En soirée, Taïga d’Aurianne Abécassis est mise en voix par Alexia Bürger. Le 28 octobre, on démarre à 16h avec Soulevez l’opercule de Claire Barrabès, mis en voix par Philippe Cyr et on termine par une soirée cabaret : Tout contre/Contre tout, Cabaret (politique ?) transatlantique réunissant Marc-Antoine Cyr, Olivier Kemeid et Rébecca Déraspe du Québec, et Marion Aubert, Nathalie Fillion et Nathanaël Frérot pour la France. Jamais lu, peut-être, bien entendu, sûrement…
Clouée au sol, mise en scène Gilles David
C’est l’histoire d’une femme qui fait la guerre. Pilote de l’US Air Force, elle donne la mort et puis finalement, elle donne la vie à son enfant et quand elle revient, on lui propose de continuer à tuer, mais à distance, avec un drone. Cette pièce de George Brant, Gilles David l’a découverte au comité de lecture d’écriture contemporaine de Pont à Mousson : « C’est une matière théâtrale très gymnique, un corps à corps entre l’acteur et le texte. Nous assistons à l’évolution du personnage, dans cette avancée, au présent du texte« . Dans le rôle de cette femme pilote, on retrouve Pauline Bayle, actrice et metteur en scène, lauréate du Festival Impatience en 2016 et remarquée aussi la saison dernière avec son spectacle Odyssée, au théâtre de la Bastille.
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