Mafia-film routinier sauvé par son héroïne pêchue.
On ne s’appesantira pas sur le fait que ce film fut d’abord conçu pour la télé italienne, ce qui n’est plus forcément un critère de médiocrité (quoique). On remarquera surtout que pour les réalisateurs italiens la Mafia est un filon inépuisable, un prisme un peu cheap et stéréotypé pour exhiber le peuple. Les malfrats du Sud, avec leurs dialectes et leurs accents, semblent à présent être l’ultime incarnation possible de l’altérité prolétaire pour le cinéma transalpin.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’autre argument de vente de ce type de produit, c’est la réalité, la reconstitution d’un fait divers : ici l’assassinat sauvage, en 2009, de Lea Garofalo par son ex-mari, gros bêta de la ’Ndrangheta, car elle avait cafté à la police. L’interprète du personnage de Lea, Vanessa Scalera, sauve le film de la monotonie qui lui pend au nez.
La furia de Vanessa Scalera
Les actrices italiennes ont presque toujours été plus puissantes et expressives que leurs partenaires masculins. Ce n’est pas nouveau et Vanessa Scalera ne déroge pas à la règle. Sa furia et sa vérité sont imparables, son parcours chaotique tient en haleine. L’arrière-plan, les personnages annexes, eux, sont interchangeables. De simples fonctions.
Lea de Marco Tullio Giordana (It., 2015, 1 h 35)
{"type":"Banniere-Basse"}