Un thriller intimiste où l’exclusion sociale mène à la criminalité.
Irréprochable est, dans une tradition très chabrolienne, un premier film réussi – malgré des défauts bénins, des facilités de scénario, comme cette scène avec des malades d’Alzheimer censée sans doute expliquer quelque chose d’un mal qui rôde. Un film qui raconte l’histoire d’un personnage à la fois dur, implacable, drôle et inquiétant, une petite bonne femme déjantée, musclée, interprétée par une actrice impressionnante (Marina Foïs) finissant par lui donner une force quasi métaphysique.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Surtout, sur fond de province ennuyeuse et vulgaire (restaurants de luxe, chambres d’amants), le film met en scène une des grandes peurs irrationnelles de notre époque : le personnage du harceleur, du persécuteur, du pervers qui s’introduit dans votre vie pour obtenir ce qu’il veut de vous.
Dérive est sans fin
Ici une femme de milieu modeste, Constance, qui retourne dans son village d’origine après avoir tenté en vain de percer à Paris. Elle couche avec un bourgeois vulgaire rencontré dans un train (Biolay). Pas par plaisir. Elle convoite un job d’agent immobilier qui vient d’être confié à une jeune femme très jolie (Joséphine Japy). Constance va s’introduire dans sa vie et tenter de la gâcher.
Au départ, on trouve ça rigolo, l’idée d’aller couper l’électricité de la rivale pour que son réveil ne sonne pas et qu’elle arrive en retard au boulot… Et puis, la dérive est sans fin. Tout va de mal en pis, et l’on n’est pas près d’oublier – une vraie idée de metteur en scène – les racines trop brunes qui réapparaissent sous la teinture blonde de Constance.
Irréprochable de Sébastien Marnier (Fr., 2016, 1 h 43)
{"type":"Banniere-Basse"}