Depuis dix ans, la marque de maroquinerie Bleu de chauffe s’importe petit à petit grâce à des produits exigeants et de qualité. Ils nous ont ouvert leur porte pour nous dévoiler leurs petits secrets.
Le soleil est clément en ce début d’octobre 2018, dardant ses rayons dans toutes les directions, perforant les arbres, se reflétant sur les rivières et réchauffant les oiseaux. Il permet aussi, à ce petit atelier, niché aux pieds du majestueux viaduc de Millau, de bénéficier d’une douce lumière chaude qui chatouille les doigts. A l’intérieur, une quinzaine d’ouvriers s’affairent face aux larges baies vitrées, offrant une vue imprenable sur le pont routier avec l’ensemble pile-pylône le plus haut au monde.
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C’est là que l’entreprise Bleu de chauffe a élu domicile depuis quelques années, laissant leur ancienne adresse, située dans une zone inondable. Sur l’un des plans de travail, Héloïse apporte les dernières finitions à l’un des sacs à dos phares de la marque de maroquinerie née en 2009, le Arlo.
Fabriqué de A à Z par la même personne
Dans quelques instants, cette jeune étudiante en troisième année d’apprentissage en maroquinerie à Clermont-Ferrand, apposera sa signature et la date de fabrication de son sac qui rejoindra sous peu son futur acquéreur. « C’est une fierté particulière de signer notre travail », ajoute-t-elle. D’autant que chez Bleu de chauffe, chaque artisan, hormis les deux personnes dédiées à la coupe du cuir, réalisent leurs produits de A à Z. « On ne vend pas seulement un produit, ajoute Alexandre Rousseau fondateur de la marque (avec Thierry Batteux). Les clients veulent savoir comment leur sac a été préparé. Et ce lien avec la personne qui a conçu leur produit est un lieu fort auxquels ils tiennent. »
Cette volonté de mettre en avant le savoir-faire se retrouve à chaque étape de production chez Bleu de chauffe, qui a tout de la success story made in France. Après plusieurs expériences dans le design et la mode, Alexandre et Thierry décident à 30 ans, « le dernier âge pour faire une connerie », de lancer leur propre marque, qui s’articule autour de trois axes : faire des sacs dans la tradition « workwear » ou bleu de chauffe, du nom de la veste bleue que portaient les cheminots à l’époque des locomotives à vapeur.
Tannage naturel du cuir et respect de l’environnement
Utiliser un cuir naturel et de qualité est l’un des credo de Bleu de chauffe en faisant appel à des tanneries françaises utilisant la technique du tannage végétal (ils ne restent que deux lieux en France qui utilisent cette technique) et non dans des bains de chrome comme d’autres grandes marques. Le tannage végétal consiste à transformer le cuir au moyen d’agents naturels : mimosa, châtaigner ou acacia. Après usage, l’eau est décantée, retraitée puis relâchée dans la rivière, aussi pure qu’à l’entrée. Une philosophie qui colle parfaitement à cette région agricole et rurale qu’est le Larzac, où la volonté de travailler aux côtés d’acteurs locaux n’est pas simplement un coup de pub.
Dix ans après le lancement, Alexandre mesure doucement le chemin parcouru après quatre premières années pas toujours simples. Aujourd’hui, la rançon du succès est double. D’un côté le chiffre d’affaires est passé de 90 000 euros la première année à 2,7 millions d’euros en 2017. Leurs produits sont désormais distribués aussi bien sur internet grâce à l’exposition d’une plateforme comme Mr Porter qu’au grand magasin Le Bon marché à Paris. De l’autre, les demandes de stages et de contrats de qualification affluent, à raison d’une par semaine, sur le bureau de Julien, ancien rugbyman à l’accent chantant, qui dirige l’atelier.
Si les produits ne sont pas accessibles à toutes les bourses (de 200 à 600 euros selon la centaine de modèles disponibles sur le site), le service après-vente reste un gage de qualité chez Bleu de chauffe. La marque n’hésite pas à accompagner les clients quant à l’entretien de leurs sacs et s’engage à prendre en charge l’intégralité d’un retour en cas de défaut de fabrication.
Une entreprise à taille et à valeurs humaines
Le cadre et les conditions de travail permettent aussi l’émancipation des ouvriers (des femmes en très grande majorité). Une semaine de quatre jours pour permettre à celles qui viennent de loin de rentrer le week-end. De plus, l’atelier reste accessible à qui le veut chaque vendredi, pour travailler sur leurs créations originales. Une formule qui marche, selon Alexandre il n’y a eu que trois arrêts maladie sur toute l’année 2017.
Si vous ne passez pas loin du viaduc de Millau, n’hésitez pas à frapper à la porte de l’atelier. Il y aura toujours quelqu’un qui sera content de vous montrer son travail. Et vous aurez l’occasion de pouvoir vous offrir une pièce à moitié-prix, Bleu de chauffe propose en effet des tarifs très avantageux à ses pièces présentant des défauts infimes.
Bleu De Chauffe 12100 Saint-Georges de Luzençon https://www.bleu-de-chauffe.com/fr/
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