Portrait du Jérôme Kerviel intime dans un biopic très sage.
Spécialiste des blockbusters consensuels (Les Choristes, La Nouvelle Guerre des boutons), Christophe Barratier délaisse radicalement son tropisme nostalgique pour se frotter au feu de l’actualité dans son nouveau film, L’Outsider.
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Vrai-faux biopic de l’ancien trader Jérôme Kerviel, connu pour avoir provoqué une perte d’environ 5 milliards d’euros dans les caisses de la Société générale et mis en lumière les errements du système banquier, le film raconte l’ascension et la chute d’un joueur de poker infiltré dans la grande machine capitaliste.
Très vite, pourtant, le cinéaste assume son désintérêt pour les mécanismes financiers et la vie des salles de marché, les flux d’argent et l’euphorie de ceux qui les manipulent, restitués ici par une mise en scène platement fonctionnelle, sinon mollassonne – plus agneaux de la Défense que loups de Wall Street.
A distance de la polémique
Ce qui intéresse Barratier, c’est plutôt le versant drama de l’affaire, le portrait psychologique d’un homme, Kerviel, dont l’histoire affole tous les curseurs de l’émotion : une enfance pauvre, une romance foireuse, un deuil familial, etc.
Lancé sur cette piste, plus rassurante, moins polémique, le film récite confortablement son programme de mélo à papa, réduisant le scandale de la Société générale à un vague décor dans lequel s’agitent quelques figures de grands patrons dont on peine à déterminer les exactes responsabilités. Couardise habituelle du cinéma mainstream français.
L’Outsider de Christophe Barratier, avec Arthur Dupont, François-Xavier Demaison. (Fr., 1h58, 2016)
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