L’auteur du célèbre roman graphique (prix Pullitzer) raconte au Guardian que Marvel n’a pas goûté sa critique du président américain.
Marvel ne veut pas qu’on touche à Donald Trump. En tout cas, pas sous son logo. C’est ce que révèle le célèbre auteur de Maus Art Spiegelman. Dans une tribune publiée par le Guardian, il explique avoir été censuré pour avoir comparé Donald Trump à un méchant de Captain America, comme le relate le Huffington Post. En effet, Art Spiegelman a été sollicité en juin pour préfacer le livre Marvel: l’âge d’or 1939-1949 aux éditions The Folio Society. Il s’agit d’un ouvrage sur l’histoire des super-héros.
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Trump, ce “Crâne Orange qui tourmente l’Amérique”
Dans son introduction, l’auteur met en perspective la naissance des super-héros, conçus par de « jeunes créateurs juifs de super-héros (qui) ont inventé des sauveurs mythiques – presque des dieux-laïcs », pour évoquer la Seconde Guerre mondiale. Pour rappel, Maus racontait l’histoire du père de Spiegelman entre 1930 et 1944, avant sa déportation. En conclusion de son texte, l’auteur écrivait, en référence évidente à Donald Trump : « Dans le monde d’aujourd’hui, le monde réel, le méchant le plus abominable de Captain America, le Crâne Rouge, apparait en direct à l’écran et un Crâne Orange tourmente l’Amérique. »
Sollicité pour une anthologie consacrée aux débuts de Marvel Comics, Art Spiegelman a vu son texte refusé en l'état parce qu'il y comparait Trump à Red Skull, l'ennemi de Captain America. Ce vibrant essai est à lire sur le site du Guardian. https://t.co/MlPkf0in0i
— Vincent Brunner (@VinceBrunner) August 19, 2019
La réponse cinglante d’Art Spiegelman
Panique à Marvel city. La maison d’édition a demandé à Art Spiegelman de retirer cette critique car Marvel souhaite rester neutre et « n’autorisait pas des publications avec une prise de position politique ». Dès lors, l’auteur a préféré se retirer du projet. Il explique sa décision, avec panache, au Guardian : « Je ne me pensais pas particulièrement politisé par rapport à certains de mes collègues, mais lorsqu’on m’a demandé de retirer une référence relativement anodine au Crâne Orange, j’ai réalisé que c’était peut-être irresponsable d’aborder avec légèreté la menace existentielle avec laquelle nous vivons maintenant et j’ai supprimé mon introduction. »
Il en profite, au passage, pour souligner la proximité entre le président de Marvel Entertainment, Isaac Perlmutter, et Donald Trump. Le millionaire a fait un don (le maximum autorisé) à la campagne de Trump pour 2020. « Une fois encore, tout est politique », conclut-il, ironisant sur la prétendue « neutralité » de Marvel.
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