A deux mois du Brexit, le Sunday Times révèle une note de travail du gouvernement britannique qui prévoit une situation préoccupante pour le pays s’il quitte l’Union européenne sans accord.
Pénuries, trafics perturbés, tensions sociales… Deux mois avant la date butoire du Brexit, fixée au 31 octobre, le journal britannique Sunday Times s’est procuré une note de travail du gouvernement britannique. Intitulé « Yellowhammer » (Le marteau jaune), le document décrit un scénario catastrophe si le Royaume-uni quitte l’Union européenne sans avoir conclu d’accord préalable.
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Si le Premier ministre britannique, partisan d’un Brexit « dur », affirme publiquement que la sortie du Royaume-Uni se fera sans conditions et sans perturbations, en coulisses, Boris Johnson semble trouver la situation plus préoccupante à en croire le document élaboré par son gouvernement.
Plusieurs secteurs risquent d’être fortement affectés
En cas de « no deal », le « Yellowhammer » prévoit des perturbations importantes dans les transports. Dans les aéroports européens et les gares mais aussi sur les routes, le trafic pourrait être fortement chamboulé entraînant des retards importants. Impossibilité immédiate de voyager pour les passagers et jusqu’à deux jours et demi de retard pour les camions qui circulent sous la Manche. Pour les bateaux, le document précise qu’il faudrait attendre « jusqu’à trois mois pour que le trafic s’améliore pour atteindre 50 à 70 % de sa fréquence actuelle ».
C’est toute l’économie du pays qui pourrait être affectée par ces retards. Le Royaume-Uni pourrait être en proie à des difficultés d’approvisionnement voire à des pénuries. Les médicaments pourraient notamment venir à manquer « pendant une période sévère de plusieurs jours ». Le « Yellowhammer » rappelle que « trois quarts des médicaments entrant au Royaume-Uni entrent dans le pays par la Manche ».
Il en va de même pour la nourriture. Le prix des denrées alimentaires augmenterait du fait de la pénurie. Idem pour les carburants, dont les réserves pourraient être « perturbées à Londres et dans le sud-est de la Grande-Bretagne ».
Des tensions sociales exacerbées
Un « no deal » pourrait, par ailleurs, donner lieu à des protestations populaires majeures. Le gouvernement s’inquiète principalement des « manifestations, des blocages et des actions directes » qui pourraient se dérouler à la frontière irlandaise. La frontière avec l’Irlande, qui elle devrait rester dans l’Union, est l’un des sujets cruciaux depuis le début des négociations. Près de 30 000 personnes traversent la frontière quotidiennement et risqueraient de se mobiliser en cas de retour à une frontière stricte.
Le milieu de la pêche et le secteur pétrolier seraient également affectés par des mouvements sociaux. Deux raffineries seraient notamment menacées de fermeture entraînant la suppression de 2 000 emplois.
Le ministre chargé des préparatifs du « no deal » Michael Gove a fait savoir sur Twitter qu’il s’agissait du « scénario du pire » et se veut rassurant précisant que « d’importantes avancées ont eu lieu depuis trois semaines dans les préparatifs du Brexit ».
We don’t normally comment on leaks – but a few facts – Yellowhammer is a worst case scenario – v significant steps have been taken in the last 3 weeks to accelerate Brexit planning – and Black Swan is not an HMG doc but a film about a ballet dancer… https://t.co/lRAgavfDze
— Michael Gove (@michaelgove) August 18, 2019
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