Hilarant pastiche des fables moyenâgeuses par un auteur finlandais iconoclaste
Alors que ses filles passent leur temps sur leur smartphone, le roi souffre d’un terrible mal-être. Et les nombreuses fuites dans la toiture de son château décati n’arrangent rien. Heureusement, sa compagne, la bouffonne aux grelots, lui apporte du réconfort même si cette Folle du roi se moque volontiers de lui. Avec facétie et pas mal de mauvais esprit, le Finlandais Ville Ranta investit ici le genre du récit moyenâgeux.
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Dans son histoire, absolument pas épique et constituée d’épisodes pathétiques, il joue avec les figures imposées (quête, princesses à sauver, dragons) de manière radicale. Son trait vif et souple s’épanouit dans cette imagerie médiévale qu’il bouscule à coups de scènes érotiques paillardes et de gags limite scatophiles. Mis à part la légende connue de Lady Godiva – circulant nue dans les rues de Coventry pour éviter aux habitants le paiement des impôts –, il convoque surtout des non-événements et des échecs pour bâtir cet album loufoque qui prend racine dans l’humour absurde des Monty Python période Sacré Graal.
Drôle et je-m’en-foutiste (voir les anachronismes), ce livre s’apprécie comme une attaque transgressive des clichés.
Comment le roi a perdu sa tête (Editions çà et là), traduit du finnois par Kirsi Kinnunen, 176 p., 22 €
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