Le quotidien poignant des habitants d’une région des Philippines ravagée par les typhons.
Dès les premières images, le ton est donné : une ville dévastée. Nous sommes aux Philippines, et la région de Tacloban est balayée depuis trois ans par une série de typhons destructeurs. Brillante Mendoza (Kinatay, Lola, Serbis, etc., souvent sélectionné à Cannes) nous plonge dans la vie quotidienne des familles des victimes.
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Taklub décrit, en passant du coq à l’âne, des drames : des enfants morts qu’on recherche en vain, les incendies nocturnes dans des logements de fortune, les tracasseries et lenteurs administratives, mais aussi la volonté sans faille de ces habitants, évidemment pauvres, de reconstruire des habitations contre vents et marées – au sens propre… Alors qu’ils savent que tout sera peut-être à nouveau détruit le lendemain. Un cauchemar.
Des moments hypnotiques
Le spectateur ne sait plus trop, parfois, s’il se trouve dans un documentaire ou dans une fiction. Il est évident que certains personnages sont interprétés par des acteurs, mais le vent, la pluie, la boue, tout cela est bel et bien vrai. Ces moments-là sont magiques, incandescents, quasi hypnotiques.
Le film montre aussi la solidarité incroyable qui s’instaure entre les victimes, aidées aussi par l’église catholique et les ONG souvent impuissantes. Parce qu’il ne leur reste plus que ça, aux habitants de Tacloban : la solidarité, la religion, la foi du charbonnier, pour trouver le courage de vivre, revivre ou survivre. Jamais Mendoza ne cherche à se désolidariser de son propre peuple. Dans cet écartèlement, ils font corps, lui et sa caméra virevoltante, et c’est peut–être ce qu’il y a de plus poignant.
Taklub de Brillante Mendoza (Phil., 2015, 1 h 37)
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