L’Anglaise présente un nouvel album intimiste qui réaffirme son engagement auprès de la communauté LGBT.
Le bleu, dit-on, est la couleur du froid et de la mélancolie. C’est pourtant à la chaleur réjouissante de l’amour que Shura l’associe sur son second album Forevher (un titre fusionnant les termes “for her”, “forever” et “forever her”). Succédant au délicieux Nothing’s Real (2016) et son viral Touch, ce disque relate avec délicatesse l’histoire passionnelle que la chanteuse et productrice britannique, lesbienne revendiquée, entretient depuis plusieurs années avec une femme.
Derrière ses airs synthpop et sa pochette monochrome (où deux femmes revisitent le fameux Baiser de Rodin), Forevher nous entraîne au cœur de cet amour féminin et moderne, né en ligne et entretenu par des conversations sur Skype. Il en retrace les premiers émois (Side Effects), les premiers désirs – Religion (U Can Lay Your Hands on Me). Il évoque aussi cet instant où l’absence de l’autre devient soudain insupportable (BKLYNLDN), où l’on comprend que sa perte serait insurmontable (Princess Leia) ; et il nous abandonne enfin, rêveurs et attendris, sur une plage pleine de sensualité (Skyline, Be Mine). Un océan de tendresse qui dépeint les sentiments d’une femme queer en 2019, et dans lequel on prend plaisir à se jeter.
Forevher (Secretly Canadian/PIAS)