Le mirage hippie, la fin des utopies, la mort du “vieil Hollywood décadent”, autant de crépuscules que Charles Manson aura cristallisés dans la mémoire collective et que Quentin Tarantino ravive dans “Once Upon a Time… in Hollywood”. L’occasion de revenir sur 10 chansons qui, de près ou de loin, concernent le gourou et sa clique sanguinaire.
Neil Young, Revolution Blues
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Introspectif, contemplatif, complexe, On the Beach est le chef-d’œuvre de Neil Young. Sorti en 1974, il laisse un arrière-goût amer lorsqu’il ravive le souvenir de Charles Manson sur Revolution Blues, chanson dans laquelle Neil prend le parti de chanter à la première personne, dressant ainsi un portrait satirique de Manson, cinq ans après le massacre de Cielo Drive : “Well, I hear that Laurel Canyon is full of famous stars / But I hate them worse that lepers and I’ll kill them in their cars”, chante-t-il en clôture de son brûlot. Et si les sixties n’avaient été qu’un mirage ? C’est la question que pose en filigrane On the Beach.
Charles Manson, Don’t Do Anything Illegal
Si ce bon vieux Neil Young parle aussi bien de Manson, c’est parce qu’il l’a côtoyé. Et qu’un paquet de ses potes, dont Dennis Wilson, batteur des Beach Boys, traînait avec lui et sa Family. A l’occasion. Dans un passage devenu fameux de son autobiographie (Une autobiographie, 2012) et largement repris, Young évoque sa rencontre avec Manson, chez Wilson : “Un gars s’est pointé, a pris ma guitare, et s’est mis à chanter. Il s’appelait Charlie. Ses chansons étaient des trucs qu’il improvisait comme ça, et il ne les jouait jamais deux fois de la même manière”. Neil Young se rappelle même que les improvisations de Manson avaient “quelque chose d’envoûtant” et qu’il était “plutôt doué”.
>>> A lire aussi : Quand Charles Manson côtoyait Neil Young et les Beach Boys
The Manson Family, The Songs of Charles Manson
Après la condamnation à perpétuité de Charles Manson et de sa poignée de sbires coupables du massacre de Cielo Drive, la Family ne s’est pas pour autant disloquée. Mieux, elle s’est réunie le temps de sortir un album rassemblant des titres écrits et composés par Charlie. Une façon de continuer à propager la parole de Manson. L’écoute prolongée du disque peut vous rendre un peu groggy.
The Beach Boys, Never Learn Not to Love
Ce morceau des Beach Boys, face B du single Bluebird Over the Mountain et figurant sur l’album 20/20 (1969), est en réalité un titre revu et corrigé de Charles Manson, qui s’intitule Cease to Exist. Si la chanson est lumineuse, son introduction, martiale et bruitiste, inquiète. Sérieusement, même ! Comme s’il s’agissait d’un sample perdu du Revolution 9 des Beatles. Bref, là encore, une histoire bien connue.
https://www.youtube.com/watch?v=49bxJKLI5d8
The Beatles, Helter Skelter
Pour Manson, Helter Skelter, c’était une prophétie. Apocalyptique, évidemment. Ces mots ont même été écrits en utilisant le sang des victimes des meurtres commandités par Manson. Il pensait que les Beatles annonçaient des choses importantes et quand on écoute Revolution 9, Piggies, ou encore Helter Skelter, quelques-uns des morceaux phares du White Album (1968), on prend la mesure des choses. Imaginez un peu quel effet peut avoir ces chansons sur un esprit dérangé…
Bobby Beausoleil, Lucifer Rising
Brillant guitariste, Bobby Beausoleil est aussi un meurtrier ayant achevé Gary Hinman, musicien et petit dealos, déjà sérieusement blessé par Charles Manson dans sa cabane de Topanga Canyon, haut lieu de la contre-culture dans les années 60. Au mitan de la décennie, il travaille sur la bande originale du film Lucifer Rising, de Kenneth Anger. Le court-métrage sortira en 1972 et la BO en 1981.
Sonic Youth, Death Valley ’69 (Feat. Lydia Lunch)
Lydia Lunch, l’une des papesses du New York de la Blank Generation, s’associe avec Sonic Youth au mitan des années 80 sur ce titre en forme de cavalcade morbide faisant directement référence à Manson et sa clique. Tout l’album Bad Moon Rising, d’où est extrait Death Valley ’69 est d’ailleurs une ode morbide et bruitiste à Charles Manson et au satanisme, avec ses distorsions et autres collages sonores (Dieu qu’il est inquiétant d’entendre surgir des entrailles du son la voix étouffée d’Iggy Pop chanter Not Right à la fin de Society Is a Hole).
https://www.youtube.com/watch?v=0VV4go4UJzg
The West Coast Pop Art Experimental Band, I Won’t Hurt You
Pas de lien direct entre le West Coast Pop Art Experimental Band et Charlie Manson, mais l’histoire du groupe, sous la coupe d’un producteur aussi mégalo que Manson, Bob Markley, en dit beaucoup sur l’agitation qui traverse le Los Angeles de la contre-culture dans les années 60. Cette musique d’avant-garde renferme, à l’instar des morceaux improvisés par Manson, a quelque chose de mystique et inquiétant, sombre aussi, qui tranche avec l’imaginaire béat du mouvement hippie.
Retrouvez notre playlist approfondie Autour de Charles Manson sur Spotify.
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