Depuis que James Bagshaw, le chanteur des Temples, a débroussaillé la sienne, la plus belle afro du circuit pop revient désormais à Wesley Fuller, Australien de 26 ans à la chevelure aussi effervescente que son tout jeune répertoire. Car, à l’image de cette spectaculaire coupe de douilles, difficile de passer à côté de morceaux tel #1 Song, […]
L’Australien Wesley Fuller déboule avec un premier album qui réactive les flammes du glam-rock et de la power-pop – sans rester bloqué dans le passé. Irrésistible.
Depuis que James Bagshaw, le chanteur des Temples, a débroussaillé la sienne, la plus belle afro du circuit pop revient désormais à Wesley Fuller, Australien de 26 ans à la chevelure aussi effervescente que son tout jeune répertoire. Car, à l’image de cette spectaculaire coupe de douilles, difficile de passer à côté de morceaux tel #1 Song, imparable single qui aurait en effet bien mérité de décrocher la Lune dans les charts si les cieux étaient plus cléments pour ce genre de comètes power-pop.
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Des chansons qui font taper du pied tout en propulsant la tête dans les étoiles, ce Fuller des antipodes en a plein la semelle, et après un premier ep l’an dernier (Melvista), c’est sur toute la longueur de Inner City Dream qu’il les décoche avec l’apparente décontraction d’un surdoué qui taperait dans le mille dès la première fléchette.
De Perth à Melbourne
Au téléphone depuis Melbourne, le garçon, non encore rompu aux corvées promo, n’en revient pas qu’on s’intéresse à lui : “Ma musique peut paraître old school, mais je bénis mon époque de m’avoir permis d’enregistrer des chansons dans ma chambre et de les voir quelques mois plus tard se balader à l’autre bout du monde.”
Sur l’autel des groupes australiens qui n’ont jamais atteint l’autre face du globe, Wesley brûle également un cierge à l’attention de Tame Impala, qui “a attiré les regards et redonné goût au psychédélisme ici, alors que lorsque j’étais ado, je me sentais un peu seul à écouter des trucs obscurs des sixties”. Wesley vit alors dans la banlieue de Perth et trouve quand même quelques bonnes âmes locales pour jouer avec lui dans les caves et clubs de la région.
“Le climat plutôt agréable de Perth peut rappeler la Californie, cette ressemblance collait bien à l’ambiance, mais chercher à se faire connaître en dehors de notre petit cercle était perdu d’avance.”
Aussi, il y a quatre ans, Wesley déménage pour Melbourne avec son ambition pour seul bagage. Il commence à faire DJ, passe essentiellement du glam-rock et du funk 70’s – “plus indiqués pour faire danser que la sunshine-pop” – et emmagasine suffisamment de vibrations en provenance de ces trésors du passé pour en nourrir ses chansons, lesquelles finissent par éclore à une cadence folle et tombent dans l’oreille du label londonien 1965 Records, qui lui apporte aujourd’hui une fenêtre sur l’Europe. Le coup d’éclat des jeunes excités de Lemon Twigs, dans un style pas très éloigné du sien, rassure Fuller quant au degré d’excitation que peut procurer cette pop revivaliste, du moment que les chansons tiennent la route.
“On me les a présentés il n’y a pas longtemps, j’admire beaucoup leur énergie et leurs qualités de mélodistes et de performeurs. Quand on fait cette musique, on s’attend à être considéré comme ringard toute sa vie, mais quand on se rend compte que certains parviennent à la rendre sexy, vivante alors, ça donne de l’espoir.”
à propos de Lemon Twigs
Un album qui sonne comme un juke-box rénové
Dès la chanson-titre, qui ouvre son album, Wesley Fuller transforme l’espoir en évidence, et lorsque s’emballe l’impeccable machine de séduction qui alterne les pop-songs vitaminées et les coups d’éclats glam, on ne voit pas comment un tel ouragan pourrait passer inaperçu. Les claviers vintage et la puissance des mélodies rappellent les premiers Weezer – et donc la grande époque des Cars –, et on ne s’étonnerait guère d’entendre bientôt Inner City Dream, Skyways ou Biggest Fan au générique de séries et de films qui pourraient leur offrir l’exposition dont les priveront les radios mainstream.
Sur l’ironique #1 Song, il s’amuse avec un certain désespoir de ce monde de la musique où il vient de tomber comme une coupe afro dans la soupe, et où vingt vedettes embagousées se partagent le marché quand la totalité des autres les regardent s’empiffrer. Fuller regrette sans doute l’époque où se mélangeaient dans les hit-parades des singularités aussi diverses que celles de Chic, des Talking Heads (qu’il admire) ou d’Elvis Costello (dont il possède la rage lettrée), sans parler des années 1965-75 et des grandes partouzes entre underground et pop commerciale.
Son album sonne comme un juke-box rénové qui cracherait comme neuves des chansons dignes de Marc Bolan (Someone to Walk Around With) comme des Left Banke (Wish You Would) sans pour autant empester la cire des musées. Sur son premier ep, une chanson s’intitulait d’ailleurs Runaway Renee, en référence au Walk away Renee des Left Banke, preuve que Wesley Fuller est déterminé à aller encore plus vite que ses héros. Il en a le carburant
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