Enième remake et clichés à la pelle. Un film sans point de vue.
Quatre remakes ont installé A Star is Born au rang de quasi-marque, commentaire cyclique de l’entertainment sur ses mirages. La version Bradley Cooper repose sur Lady Gaga, qui scintille, et sur lui-même, qui ne scintille pas du tout (mais c’est plus ou moins le sujet). Elle invite dans l’Olympe de la pop des années 2010 le vieux thème de la jeune vedette filant très haut avec l’aide d’une star masculine alcoolique et dégringolante.
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On ignore hélas à quel point ce “premier film” est vraiment l’œuvre de quiconque, tant il égrène les banalités et esquive ce qui eût pu le singulariser. Il y avait pourtant à faire, avec ces deux stars qui ont en commun d’avoir atteint les étoiles à grand-peine, soit sur le tard, en ayant largement eu le temps de se dire que le train était passé (pour lui), soit à cause et finalement grâce à la bizarrerie (pour elle).
Mais l’excentricité manque cruellement à l’héroïne, qui au lieu d’elle-même joue un incertain composite d’Adele (complaintes de diva pianiste), de Miley Cyrus (performances aguicheuses à la télé) et d’un peu tout le monde – à l’image d’un film sirupeux qui scande les clichés des célébrités de toutes les époques et donc d’aucune, ratant de fait, contrairement à ses prédécesseurs, l’occasion de saisir un instantané de son temps. Restera un visage jamais vu sans ses artifices, et d’autant plus inoubliable : celui de Lady Gaga.
A Star is Born de Bradley Cooper (E.-U., 2018, 2 h 15)
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