Le récit de l’enfance de la dessinatrice, partagée entre fantastique et réalité.
Chaque soir, Camille, 8 ans, a besoin pour s’endormir et chasser ses peurs que sa mère japonaise lui raconte des histoires. Comme elle a beaucoup d’imagination, les créatures nées dans ces contes commencent à envahir son quotidien et deviennent des symboles à décrypter. Dans ce premier album très prometteur, Camille Royer s’inspire de son enfance et de sa famille partagée entre deux cultures.
Souvenirs de racisme ordinaire
Elle se souvient du racisme ordinaire, du spleen de sa mère déracinée mais aussi de l’importance des récits nocturnes auxquels elle avait droit. Grâce à ces histoires très séduisantes, le livre bascule à un rythme régulier dans un onirisme graphique épatant. Si ces incursions d’éléments fantastiques, fenêtres ouvertes sur un ailleurs étrange, semblent au départ être des digressions, elles confèrent au récit toute sa puissance et son caractère trouble.
Imbriquant de manière compacte réalité et fantasme, traversé par de nombreuses images magnétiques, Mon premier rêve en japonais révèle une dessinatrice à qui le trait faussement fragile permet une liberté de ton et beaucoup de fantaisie.
Mon premier rêve en japonais (Futuropolis, 160p., 21€)